La schizophrénie

De toute évidence ce week end, vous étiez tous en vadrouille sous le soleil.

J’ai déjà du faire un article sur la schizophrénie. Il me suffirait sans doute de lancer une recherche pour le savoir, mais bon, autant écrire et lire quelque chose de frais (mais sans glaçon).

Alors la schizophrénie fait partie des pathologies mentales (psychose), qu’on aurait appeler autrefois les maladies mentales et que bien des personnes appellent encore « la folie ». Bref, la schizophrénie c’est une psychose. C’est à dire que la personne est déconnectée de la réalité. Elle vit ‘dans son monde’, avec délire, interprétations et parfois hallucinations.

Il y a différentes schizophrénies. En fait, c’est surtout le thème du délire qui diffère. Mystique, petites bêtes, voix, espionnage, tout est bon…

Les médecins, les neuropsy, vous diront tous que la schizo c’est génétique. Certes, on retrouve plus de schizophrènes dans les familles où il y en a déjà que dans les familles où il n’y en n’a pas. Logique. Ce qui sous-entend une « transmission » de cette pathologie. Ce que les médecins oublient de dire, c’est que ce n’est pas parce qu’on est porteur du « gène » de la schizophrénie qu’on est obligé de le devenir. C’est une question de circonstances, de traumas (internes/externes), de vécu, de facteurs multiples. Pour résumé, ce n’est pas parce que votre mère a été schizophrène que vous le deviendrez. Mais il est clair que si vous vivez dans la peur de devenir comme maman, le stress et les angoisses générées, risquent fort de vous entraîner sur la pente.

Il y a 2 moment dans la vie où on peut devenir schizophrène. N’importe qui peut le devenir, dans une problématique génétique, il faut bien que ça arrive un jour…

Cela peut arriver en fin d’adolescence (autour de 17 ans). C’est une schizophrénie dont on peut guérir… si on est pris en charge.

Cela peut arriver sinon vers 35 ans. C’est une schizophrénie dont on ne guérit pas. Une fois que vous y êtes, vous y restez. Les antipsychotiques qu’on pourra vous prescrire ne serviront qu’à ne pas plonger dedans et à ne pas être dangereux pour vous et pour les autres, mais en général les schizo ne prennent pas leurs médocs… Mais même sous traitement, il y a des degrés dans la schizo. Certains patients racontent combien leur parent devenu schizophère a « disparu » et comment ils ont « disparu » dans les yeux de ce parent. D’autres malades seront capables d’avoir des moments de lucidité, d’autres peuvent mener une vie quasi normale.

Ne croyez pas que la schizophrénie apparaît comme ça, clac, c’est là. Non, en fait ça vient progressivement mais il existe des petits symptômes peut interprétables pris séparément. L’entourage vous dit souvent qu’en fait il y avait bien des comportements bizarres mais compréhensibles a posteriori. Par contre le basculement se fait assez brutalement.

Pourquoi est-on schizophrène ? je vous expliquais plus haut que les neurologues et les généticiens vous parleront de gène, de perturbation chimiques dans le cerveau… Ok je veux bien. Mais ça ne nous dit pas pourquoi ça se déclenche. Par exemple, nous sommes tous programmés pour avoir des cancers et même mourir. Pourtant certains en déclenchent d’autres pas. Nous mourrons tous c’est vrai. Mais pas dans le même état et pas au même âge. De multiples facteurs internes (état psychique) et externes (environnement) manipulent l’expression de ces potentialités permettant ou inhibant la mise en place de certaines pathologies.

Vous allez faire ce que vous voulez de ce que je vais vous dire, parce que là ce que je vais écrire n’engage que moi :  je pense que la schizophrénie est un mécanisme de défense.

C’est d’ailleurs pourquoi je « donne le choix » à mes patients d’entrer en schizophrénie ou pas.

Je sais cela fait hurler certains pro qui me lisent. N’empêche, les patients qui glissent, les schizotypiques par exemple ou ceux qui tendent à vouloir à présenter des personnalités multiples, je les préviens qu’ils risquent de devenir schizo et qu’y entrer ou pas ne tient qu’à eux. Allez savoir pourquoi, mais je n’en n’ai jamais trouvé un seul qui faisait le choix de la schizophrénie. Et pourtant croyez moi parfois ça leur demande un sacré boulot de lutter contre le délire qui se met en place, de lutter contre les interprétations qu’ils ont tendance à faire, de contrecarrer ce qu’ils croient comprendre et de rationaliser. Mais ils y arrivent et la psychothérapie sert justement à retravailler les interprétations, à leur montrer où ça dérape. Je ne dis pas que c’est parfait, je dis juste qu’ils ne basculent pas.

Ainsi une de mes patientes me disait que parfois délirer ça fait quand même du bien. Je comprends parfaitement et je ne vais pas lui interdire de « partir en vrille », d’abord ce n’est pas mon rôle, ce serait un contre transfert en plus, mais notre travail ensemble va consister à comprendre où et quand c’est possible et où et quand il ne vaut mieux pas (au travail par exemple).

Maintenant vous me demanderez c’est un mécanisme de défense contre quoi ?

Bonne question.

Contre un monde qui ne leur convient pas. Ce sont souvent des patients qui ont un vécu psychologiquement traumatique (soit par négligence soit par violence…) et qui se créent un « monde de bisounours » (comme dit un de mes patients). Pourtant ce monde bisounours, moi perso, je ne le trouve pas toujours très rose, il y a beaucoup de « méchants » dans ce monde. Normal puisque le monde est perçu comme agressif et que pour contrecarrer là encore le malade s’imagine un monde différent dans lequel tout le monde l’aime, s’occupe de lui, le protège. Bref, c’est un grand gosse qui via une certaine manipulation tout compte fait oblige les autres à se centrer sur lui. Attention, il n’y a pas d’aspect dépressif ni suicidaire ici.

J’ai entendu des patients me raconter comment ils rentraient dans le délire de leur parent et s’en servait pour se venger de ce parent. En fait le parent ne s’en rendait pas compte et l’enfant lui le faisait en espérant lui faire mal, se moquer de lui, l’humilier. Mais en fait le malade était plutôt content car on l’aidait à délirer sur un sujet qui lui convenait. Un exemple (vous aimez les exemples) : un homme me racontait que lorsqu’il était ado, sa mère schizophrène lorsqu’elle délirait se disait amoureuse du voisin et était persuadée qu’elle vivrait avec lui. Lui s’amusait à faire croire à sa mère qu’il était ce voisin, lui faisait des promesses et sa mère lui faisait des déclarations d’amour. Il disait vouloir faire mal à sa mère, il voulait se venger qu’elle ne soit plus présente, il arrivait juste en fait à lui faire plaisir (et ça devenait incestueux en plus).

Bref, à un moment la réalité n’est plus supportable. C’est une accumulation de petites choses ou de grands événements qui fait que le malade se « déconnecte » de la réalité.  Pour moi il fait le choix de ne plus voir la réalité. Les émotions générées (souvent négatives et ingérables car intenses chez le schizo) sont insupportables, il faut sortir de ce monde et en créer un autre. La psychothérapie, c’est donc dire maintenir le malade dans la réalité et lui permettre d’être adapté à cette réalité afin que ça ne génère plus un trop plein d’émotions.

L’arrêt de la psychothérapie pour ces patients qui glissent est une catastrophe. J’ai ainsi vu une de mes patientes de 34 ans mettre fin à sa thérapie sur un coup de tête parce qu’elle allait mieux et qu’elle arrivait à gérer les situations inconnues. Elle est revenue 1 an plus tard, elle avait « régressée » ou plutôt elle avait fait un grand bond vers la schizophrénie. Elle délirait, interprétait, vivait dans son monde. Elle ne voulait pas aller voir un psychiatre. « Je ne suis pas folle ! » m’a-t-elle dit, « je n’ai aucune pathologie ! » alors qu’elle venait de me dire qu’elle n’avait pas été cherché ses gamins à l’école et qu’ils y resteraient cette nuit et qu’elle voulait suivre son compagnon à son travail parce qu’il devait la tromper avec ses 3 collègues… Alors on a décortiqué le délire, elle a fini par dire qu’elle aimait ses enfants. Elle est repartie plus « carrée » et a été chercher ses gamins (dans un besoin urgent de les avoir avec elle) et n’a pas suivi son compagnon.

Je suis sûre que vous allez avoir plein de questions

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42 réflexions sur “La schizophrénie

  1. et bien chez moi, il a plu tout le week-end donc, j’ai cliqué plein de fois sur ton blog histoire de fausser tes statistiques ! gné ! 😛
    Avant de me lancer dans une rafale de questions (parce que Vergi adoore les questions!) je confirme : oui, 3 articles déjà écrits sur la schizophrénie mais pas en thème principal : « la mère sauveuse » qui rend son ado schizo (syndrôme de Munchausen), corrélation entre le cannabis et la schizo et la personnalité schizotypique. Tous datent entre 3 et 6 ans.
    mes questions :
    – est-ce que la schizophrénie se développe davantage chez les femmes que chez les hommes ?
    – j’ai l’impression que ça arrange les médecins de penser que c’est génétique. Ainsi, ne souhaitent-ils pas que c’est personnes développent leur pathologie histoire de faire marcher le business pharmaceutique plutôt que de les orienter vers la psychothérapie ? (je viens mettre le bordel, je sais!)
    – les schizo vivant et travaillant pour les CAT, sont-ils conscients de leur pathologie ? ou parlent-on plus de personnalité schizotypique ? car les sociétés privées font de plus en plus appel aux CAT, j’en ai côtoyé et c’est vrai que si on ne me l’avait pas dit, je ne l’aurais pas forcément deviné, si ce n’est qu’ils étaient très discrets et parlaient peu.
    – est-ce que les psychothérapies aboutissent à la suppression totale de ce mécanisme de défense ou est-ce que les personnes sont suivies « à vie » pour qu’ils ne basculent pas définitivement dans la pathologie ?
    – en quoi serait-ce un contre-transfert d’interdire de « partir en vrille » ? 🙂

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    1. C’est gentil Chispa de tenir mes statistiques et mon historique.
      La schizophrénie est en général répartie également entre les hommes et les femmes, mais dans certains pays il semble que les hommes soient plus touchés (à moins qu’ils soient plus diagnostiqués).
      En ce qui concerne les toubibs, je crois qu’on peut avoir ce raisonnement partout. Les labos pharmaceutiques ont intérêt à vendre le plus de médicaments possibles. Mais pour avoir bossé dans un labo pharmaceutique en épidémiologie, il existe un réel constat que la schizophrénie est en général sous estimée dans les articles journalistiques (1 % de la pop générale) alors que les articles scientifiques annoncent 4 % de la population générale. Ca garantie un revenu c’est sûr.
      Les personnes en CAT ont été diagnostiquées. Donc elles ont été décrétées schizophrènes, ce qui veut dire que sans traitement elles ne font plus la différence entre la réalité et leur monde. Par contre si elles prennent leur traitement, ce qui est souvent le cas, on peut avoir des malades qui semblent tout à fait normaux mais en effet renfermés.
      En ce qui concerne les psychothérapies, il bien voir que la personnes « limite » (à ne pas confondre avec état limite) aura toujours des symptômes (tendance à le dissociation par exemple dans des situations très stressantes avec retour à la normale). Il peut y avoir un suivi à vie mais très espacé tout dépend du type de symptômes. (je n’ai pas parlé de tous les symptômes, les positifs, les négatifs, car sinon je fais un article hyper long. De plus j’essaie ici de faire clair et simple).

      le contre transfert consisterait ici de prendre la place du parent bienveillant et d’être considéré par le/la patient(e) comme sa mère. Or je ne suis pas sa mère, elle en a une. En fait le contre transfert est hyper fort avec ces personnes. Elles s’accrochent au psy qui devient un parent idéal/bienveillant. Je suis bienveillante mais je ne suis pas sa mère.

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  2. Ton article est très intéressant, et un peu effrayant pour moi ^^
    J’ai une question : on ne peut pas devenir schizophrène dès l’enfance? Car j’ai deux de mes frères qui sont psychotiques et l’ont été à l’age de 8 et 5 ans et le plus jeune des deux est schizophrène.

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    1. Non on n est pas schizo dans l enfance mais on peut être psychotique. La psychose infantile ça s appelle de l autisme. Or l autisme en fonction de son degré et de son évolution peut mener en effet à la schizophrénie dans l adolescence.

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      1. Ok. En effet je pense que la schizophrénie de mon frère n’a été diagnostiquée qu’à 15 ans, mais avant il était psychotique comme mon grand frère, cela dit c’est drôle mais j’ai jamais entendu dire qu’ils étaient autiste petit, seulement psychotique.
        Et la psychose infantile ont peut en sortir ou bien c’est comme l’entrée en schizophrénie à 35 ans?

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        1. L’autisme persiste toute la vie. Je suppose que plus ces troubles sont diagnostiqués de bonne heure et plus ils sont pris en charge tôt, moins les altérations sont présentes. Maintenant il y a pas mal de parents qui affirment que leur enfant a été guéri ou est sorti de l’autisme…

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  3. Hm, l’autisme n’a pas été déclassé des psychoses ? Je pensais que c’était un trouble envahissment du développement, désormais; à moins que ce ne soit le même terme pour à peu près la même chose?

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    1. Aujourd hui oui mais pas à l époque où les enfants cités ont été. L autisme reste une psychose dans sa version « grave » mais comme il y a de nombreuses formes une catégorie à part a été créée.

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  4. J’adore tes articles, j’adore l’idée qu’on peut toujours agir et décider soi-même de son avenir.

    Comment choisir le psy approprié quand on pense qu’on est en train de devenir schizophrène ? Est-ce qu’on peut demander au téléphone s’il pense que la schizophrénie est génétique et qu’on ne peut rien faire, ou s’il pense comme toi ?

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    1. lol J’aimerai bien. Je ne sais qui peut bien partager mes idées. Il y en a sûrement, d’autres qui me prendront pour une dingue…
      Le problème c’est que la personne qui « glisse » ne s’en rend pas compte tant qu’on ne lui met pas le doigt dessus. Elle pense que ses pensées sont connectées au réel. Perso, ces patients m’arrivent par des voies détournées. Par exemple, un patient peut m’arriver parce qu’il fait l’objet d’une procédure judiciaire et qu’on lui a suggéré d’entamer un suivi psy. Ou parce qu’une patiente pense que pour augmenter ses chances de récupérer son gamin qui fait l’objet d’une mesure d’AEMO il vaut mieux qu’elle soit suivie…
      Ce sont des personnes étiquettées fragiles, immatures, présentant des troubles de la personnalité importants.

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  5. D’accord. Donc une personne qui « pense » qu’elle est en train de devenir schizophrène parce qu’elle connait les symptômes, et qu’elle perçoit qu’elle a des idées bizarres, des délires, des conversations à l’intérieur d’elle-même, c’est autre chose ?

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    1. Ca peut être ça parce que justement le fait de ne pas être schizo permet encore de se rendre compte qu’il y a des choses inadaptées ou plutôt la personne trouve que le monde est inadapté à elle (par exemple, pensez que tout le monde sait ce que tu penses). C’est difficile à définir comme ça, il existe vraiment quelque chose de mélangé entre la réalité et le monde créé. Ca peut être de la schizotypie aussi… C’est pas en 30 sec qu’on peut faire un diag surtout par commentaire interposé, lol.

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  6. Tiens, vous avez fait exprès un article sur la schizophrénie pour coller avec la Journée d’Infos sur la Schizophrénie 2014 en Suisse ? 😛

    J’ai une question qui me taraude depuis un bout de temps. C’est pourquoi est-ce qu’on utilise l’expression « il est complètement schizo ! » pour des dédoublements de personnalités ? Est-ce que ça a une base ? Est-ce que c’est « scientifiquement justes » ?

    Sinon, j’ai une connaissance qui aurait été diagnostiquée « trouble de la personnalité schizotypique », mais je n’arrive pas à trouver d’infos dessus. En quoi est-ce relié à la schizophrénie et en quoi ce trouble diffère-t-il de la psychose ? Sa petite soeur est d’ailleurs schizophrène, mais je n’arrive pas à comprendre ce que ça veut dire réellement. Elle est assez refermée, parle rarement et ne regarde jamais les gens dans les yeux, sauf quand elle panique (là, elle se met à crier comme une enfant de 5 ans). Est-ce que cette espèce de repli sur soi est un symptôme récurrent dans la schizophrénie ? A quoi cela est-il dû ?

    Cette année, je vais participer à cette journée d’infos, car on entend souvent le terme « schizo » un peu partout dans les médias (souvent utilisé comme une exprssion vie de sens, comme la plupart des maladies mentales d’alileurs), mais à savoir ce que c’est réellement et l’impact sur la vie des personnes touchées, c’est encore bien obscur, je trouve.

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    1. Non je ne savais même pas qu’il y avait une journée d’étude… C’est le hasard des commentaires, des discussions ou de la vie qui me font écrire sur tel ou tel sujet.

      En ce qui concerne le schizotypie il y a un article sur ce blog, faites une recherche car je ne sais pas vraiment où il parmi les 1000 autres. En tout cas ce n’est pas une schizophrénie mais ça y ressemble et cela peut être la porte d’entrée vers la schizophrénie…

      On retrouve les dissociations, ce que vous appelez les dédoublements de personnalité, dans la schizophrénie mais aussi chez tous ceux que les psys appellent les « pré-psychotiques ». Ces dissociations sont des mécanismes de défense qui permettent au sujet de survivre. En général, il y a la personnalité de « base » et une dissociation. Mais dans le cas de graves traumas, j’ai pu rencontrer des personnes qui présentaient jusqu’à une dizaines de « personnalités » différentes, même si chacune n’a pas la même « consistence ».

      les schizophrènes ont tendance à se replier sur eux mêmes car le monde réel leur paraît agressifs et ils n’ont pas les codes pour s’y intégrer. Le contact visuel est souvent difficile chez les schizophrènes car le regard de l’autre est vécu comme agressif, impossible de soutenir le regard.

      La schizophrénie est parfois obscure pour les pros aussi ! Elle est assez longue à diagnostiquer, de plus ça évolue dans le temps et il est très difficile parfois de faire la différence entre ces personnes qui « glissent » (les pré psychotiques) et ceux qui sont au début de la schizophrénie. le terme « schizo » dans la vie courante correspondant plutôt à des personnes dont on dit qu’elles ont deux visages, il vaudrait mieux parler de « janus »…

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  7. En te lisant j’ai l’impression que dissociation = personnalités multiples, or moi je pensais que l’on pouvait être dissociée sans pour autant avoir 2 personnalités, est-ce bien le cas?

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    1. Oui et non.
      D abord en général on a plutôt affaire à 2 « personnalités », les cas multiples sont rares et s appuient sur de multiples traumas avec peu de possibilité de réslience ensuite. La psychée atomisée se reconstruit comme elle peut.
      La dissociation peut aussi être le fait de ne pas reconnaître une partie ou la totalité du corps comme étant sien. Le patient va accorder une vie propre à son bras, sa jambe. Ou avoir l impression d être dans un corps qui n est pas le sien. Ce que tu retrouves dans les multiples personnalités, le corps n appartient à personne, il est « occupé » selon les moments par l 1 ou l autre « personne ».

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      1. Ok, et les personnes ayant 2 personnalités le savent, ou il est possible de ne pas du tout s’en rendre compte?

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        1. Il est possible de ne pas s en rendre compte. En effet il y a la personnalité de « base » qui sait mais les autres personnalités peuvent s ignorer.

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      2. Ok, alors avoir 2 personnalités c’est bien différent d’avoir un faux self? Si on a deux personnalité ont est psychotique et si on a un faux self on a un risque de le devenir c’est ça?

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        1. Il va falloir que tu m’expliques ce que tu mets sous l’expression « faux-self ».
          Mais dans tous les cas, il faut bien comprendre qu’il ne suffit pas de dissocier pour être psychotique, il ya plusieurs autres critères sur un certain laps de temps. Et tous les pré-psychotiques ne dissocient pas, d’où l’intérêt des autres critères… Si c’était simple, ce serait trop facile.

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      3. Ok alors si on peut être dissocié sans être psychotique ça me va, c’est bête mais ça me rassure 😀
        Pour le faux self je ne sais pas trop justement, c’est un ancien psy qui m’avait parlé de ça, mais je le vois comme une partie de soi « sociale » qui regrouperai la politesse, les choses qu’on fait pour plaire aux autres… et qui serait différent de se qu’on est vraiment au fond de nous.

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  8. As-tu vu « un homme d’exception » qui est un film de 2001 basé sur une histoire vraie, retraçant la vie d’un schizophrène? Je l’avais beaucoup apprécié à l’époque. Mélange entre imaginaire et réalité, c’est à s’y méprendre au début ! On comprend bien comment est vécue la schizophrénie et les conséquences qu’elle peut avoir dans la réalité.

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  9. Bonjour,

    je me permets de poster un message.
    j’ai été diagnostiqué pré psychotique/dépression atypique par un psychiatre plutôt généraliste il y a quelques années!
    personnalité évitante par un autre psy tcc il y a quelques mois
    névrosé obsessionnel par un autre par un psychiatre psychanalyste -en analyse depuis près de 6 ans)
    schizoïde par un autre psy en structure hôpital de jour il y a un an ou plus
    en fait je suis un peu perdu à travers tous ces diagnostics et j’ai réellement peur de sombrer dans la schizophrénie!
    je me scrute sans arrêt comme pour mieux retarder une entrée inéluctable dans cette maladie!
    j’ai 40 ans et pourtant deux des psy m’ont assuré que je ne tomberai jamais dans la psychose!
    au fait y a t’il un lien entre schizoidie et prépsychose?
    Bref pouvez vous m’éclairez un peu?
    peut on réellement rentrer en schizophrénie à mon âge?

    comment faire pour avoir un diagnostic définitif qui trancherait et qui finalement me rassurerait?
    J’ai une peur de la psychose même si je sais que la névrose peut être tout aussi handicapante et grave!
    je n’arrête pas de regarder sur le net des sites sur la psychiatrie afin de m’auto diagnostiquer ce qui n’est pas la meilleur des choses pour être serein!

    merci

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    1. Bonjour
      Poser un diagnostic psychiatrique est toujours long et difficile car il y a plusieurs pathologies dont les symptomes se recouvrent. Mais si un psychiatre pose un diagnostic car il est médecin, cela n intéresse pas un psychologue qui travaille sur les comportements.
      Ceci dit pré schizophrène et schizoidie c est pareil. Normalement à 40 ans vous vous éloignez sérieusement des risques de schizo qui se développent plutot entre 35 et 37 ans. Mais nous sommes tous susceptibles de devenir psychotique dans notre grand âge…

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  10. hey ! la schizophrénie m’intéresse beaucoup. pour une amie, j’écris une histoire pour elle : elle me donne ses idées et j’écris. bref. je ne vais pas raconter ma vie en long, en large, en travers. j’aimerais juste savoir si c’est possible de devenir schizophrène suite à un accident (perdre ses parents en une journée), et ensuite suivie de plusieurs traitements et un séjour à l’hôpital psychiatrique.
    ou sinon juste pour dire un petit mot 🙂 j’adoreuh ton blog ! il est génial et tu écris des sujets vraiment intéressants. j’aimerais aussi quelques précisions sur la schizophrénie à multiples personnalités.

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    1. Oui et non. On peut devenir schizo suite à un trauma mais encore faut il que cela arrive dans les périodes de développement de la maladie. Sinon c’est une bouffée délirante qui se transformera, le trauma ayant entraîné une déconnection de la réalité.
      la schizo avec multiples personnalités est liée à des traumas multiples qui atomisent la psychée.

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  11. Bonjour, je me permets de poster un message moi aussi. Je suis entrée en psychose à 22ans, j’ai eu des hallucinations cénesthésiques ( plaisir sexuel) et j’en ai toujours toute la journée depuis. J’ai 24 ans maintenant. C’était suite à du harcèlement sexuel au travail ( je prends des médicaments depuis que j’ai été hospitalisé sous contrainte. Je pensais que j’avais un syndrome de stress postez traumatique et que mes parents étaient complices de mon harceler. Je délire encore un peu aujourd’hui, je crois que mes hallus sont dues aux traumatismes que j’ai vécu ou que c’est la faute de mes parents. Est-ce que j’ai tord de penser ça ?

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  12. Perso je suis d’accord avec le fait que la schizo soit un mecanisme de defense. Je dis ça en tant que personne se trimballant un diagnostique de schizo… que je trouve justement, injustifié, parce que j’assume complètement mes « délires », mais ils sont uniquement dans ma tête, je n’hallucine pas… (Mais il m’est arrivé 4 fois des « bouffé delirantes aigues ») je pensais que la psychiatrie confondait l espt et la schizo et d’autres pathologies. Sauf si c’est un mecanisme de defense. Je ne suis pas d’accord avec la prétendue heredité dans les genes des pathologies mentales, je pense qu’elles se declarent en fonction du vécu.

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    1. Les 2 ne sont pas incompatibles. En effet, comme beaucoup d’autres troubles physiologiques ou mentaux, le gène peut être présent mais ne se déclenche qu’en présence de facteurs externes ou internes particuliers (un trauma, un choc…).

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  13. Je pense que c’est le cas pour beaucoup de maladies,comme les cancers? J’aime bien la métaphore du terreau fertile!

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  14. La majorité des schizophrènes prennent leurs médicaments. Il est inexact d’écrire « mais en général les schizo ne prennent pas leurs médocs ». Il serait bon de ne pas répandre des préjugés quand on est un professionnel de santé mentale.

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    1. La dernière étude a montré que les pqychiatres estiment qu au moins de 53 % de leurs patients psychotiques ne prenaient pas leur traitement. Alors avant de venir critiquer suiver les publications.

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  15. Mon père infirmier psy disait que c était souvent le pb . Surtout il était dépité par certaines familles qui ne comprenaient pas l importance de faire prendre leur medoc a leurs ados ou jeunes adultes. Car cela amenait des hospitalisations qui auraient pu être évité. Mais bon je me mêle sans doute de quelque chose qui ne me regarde pas.

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    1. Maintenant il y a de nouvelles formes de traitement (injections mensuelles par ex.) qui permettent de pallier à ces difficultés.
      Tu sais ce qui insupportable aux uns ne l est pas nècessairement aux autres, moi ce que je ne supporte pas ce sont lds guerres et la connerie…. 😉

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    1. non 53 % ça fait plus d’1 sur 2. Ou alors on n’a pas la même notion des stats. De plus ce n’est qu’une estimation d’après les patients que les psychiatres revoient, or un certain nombre arrêtent leur traitement et ne consultent plus.

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  16. Dans tout sondage il y a un intervalle de confiance. Cet intervalle doit probablement comprendre 50 %.
    Est-ce que pour autant le chiffre de 53 % permet d’écrire « en général les schizo ne prennent pas leurs médocs » ?
    Il faut aussi ajouter que dans les maladies somatiques aussi l’inobservance est importante et donc l’inobservance n’est pas propre à la schizophrénie.

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