Tranches de vie, vécus et souvenirs, #NousSommesDesMillions

Voila, j’ouvre cette page qui vous permettra de déposer vos témoignages, vos souvenirs -positifs comme négatifs-, du vécu que ce soit le votre ou celui d’un proche, dans le passé ou le présent, un projet aussi, un poême peut être et même qui sait un « coup de gueule »,  tout ce que vous avez envie de raconter et à votre façon.

Il sera toujours possible de commenter surtout pour soutenir si vous en avez envie.

Et pour tout ce qui relève de questionnement pratiques ou précis ou des propositions de sujets à traiter, le truc que vous ne savez pas vraiment où mettre sur ce blog, il existe la page « ce que vous ne diriez pas ailleurs ».

Le mouvement #NousSommesDesMillions concerne tout particulièrement ceux et celles ayant subit l inceste. Vous êtes concerné.e ? Vous n avez pas envie d’aller sur Twitter ou vous souhaitez témoigner à plusieurs endroits sur le net ? Vous pouvez le faire ici sans problème.

A vos plumes si vous en avez envie.

205 réflexions sur “Tranches de vie, vécus et souvenirs, #NousSommesDesMillions

  1. Merci Vergi de me permettre de témoigner. Merci pour ce nouvel espace de paroles (écrits)

    Peut-être parce que j’ai beaucoup de difficultés à ressentir les émotions liées à mon passé, je crois que je vais le faire sous forme d’histoire. Ce qui du coup met mon vécu certainement à distance.

    En fait, c’est une façon pour moi quelque part, de répertorier l’historique (si on peut appeler ça comme ça) de mon passé ou plutôt de mon enfance.
    Je suis née dans une famille dysfonctionnelle avec pour chacun de mes parents son lot de souffrances. Donc née :

    D’un père qui lui est né d’une mère castratrice et d’un père dont la naissance est plus que trouble sur fond de guerre. Quand il mourut mon père était à peine adolescent. Ainé de 4 enfants, il va se retrouver à prendre en charge sa famille y compris sa propre mère.

    D’une mère, qui verra sa mère (ma grand-mère), être battue sous ses yeux par son père. Ce père dont le passé est très mystérieux. Marié une première fois, il abandonnera famille, femme, enfants et ne les reverra plus jamais de son vivant sans que ni ma grand-mère ni ma mère ne sachent pourquoi.
    La relation de ma mère sera toujours extrêmement conflictuelle avec son père. Par recoupements et sous toute réserve, il est fort possible que ma mère fut abusée sexuellement par son père. (Mais cela reste des suppositions) Ma grand-mère vécue de façon assez soumise à son mari, la grande différence d’âge entre eux m’a toujours fait me demander si elle n’avait pas chercher un père. Le sien étant mort, elle était encore une enfant.
    Une fois majeure, ma mère partie du milieu familial pour se jeter dans les bras de son premier mari qui pendant des mois la violait pour avoir un enfant qu’il était dans l’incapacité d’avoir. Elle finit par s’enfuir. C’est ainsi qu’elle rencontra mon père.

    Elle fût enceinte une première fois, d’une petite fille mort/née. Elle est toujours restée sur cette souffrance qu’elle n’a jamais cherché à soigner et qu’elle m’a finalement toujours fait payer.

    Je suis née 2 ans après et pour de mauvaises raisons. La principale, le besoin chez ma mère de faire un pied de nez à sa belle-mère qui lui reprochait de ne pas être capable d’avoir un enfant viable.
    Je ne crois pas avoir été désirée, peut-être fantasmée pour combler le vide laissé par la première petite fille. Quelque part, on m’a nié mon existence, j’étais devenu celle qui n’aurait jamais dû mourir et en même temps celle qui n’avais pas le droit de vivre.
    D’ailleurs mon deuxième prénom est celui de cette petite fille mort/née. Du coup, je n’ai jamais correspondu aux attentes de ma mère qui a toujours idéalisé une enfant parfaite. Ce que je n’étais pas. En fait, comment peut-on laisser vivre, s’exprimer une enfant dont l’existence n’a pas le droit d’être ! Je crois que de par ma présence, j’ai toujours rappeler à ma mère que je n’étais celle qu’elle voulait donc il fallait, moi, m’empêcher de vivre pour faire vivre l’autre, celle qui était morte.

    Donc encore nourrisson, mon droit à m’exprimer m’étais déjà ôtée. Mes parents mettaient du Lexomil dans mon biberon pour que je leur fiche la paix. Ma mère ayant des crises de jalousie maladives, un jour ne supporta pas de me voir sourire à mon père. Sa décision fut prise, je devais atterrir à l’Assistance Publique. (A l’époque ça s’appelait comme ça). Après intervention de sa mère (ma grand-mère), il fût décidé que je serais placée à la campagne, très loin, chez quelqu’un qui avait suffisamment besoin d’argent pour prendre à 100% un bébé.
    Apparemment, cette brave dame, n’étais pas habituée aux enfants. Je suis restée chez elle presque 3 ans, avec pour seul compagnie une chaise haute où j’étais attachée dessus toute la journée. Une télé et un fils ado handicapé.
    La sentence de ma mère fût levé le jour où venant me rendre visite (tous les 3ou 4 mois), elle eut soupçons d’attouchements. J’avais des ecchymoses à l’entre jambe. Mes parents m’ont récupérée, je savais à peine marcher. Je parlais un langage incompréhensible, je poussais beaucoup de cris. Bref, j’étais ingérable !

    Le problème, c’est que mes parents avaient leur vie sans moi. Donc je dérangeais ! Pour plus de facilités pour eux, ils décidèrent de me mettre dans des pensionnats maternels religieux. Je m’en souviens de 2. Le premier a été chargé de me décrotter. Mon ingérabilité était un gros problème. Je crois que ça était assez violent, les bonnes sœurs n’étant pas franchement réputées pour être très sympas à cette époque …
    Je me souviens d’un deuxième sur la région parisienne. Pourquoi celui-là et pas les autres ? J’avais 4 / 5 ans, j’étais décrite comme une enfant méchante et asociale. Ça met toujours resté comme si c’était inscrit en toute lettres sur mon front.

    Peu de souvenirs avant mes 8 ans, en dehors de la peur de ma mère et de sa main. Ma mère avait pour habitude de se défouler sur mes joues et ma tête quand j’avais le malheur de ne pas correspondre à ses attentes.
    Je me souviens d’une soupe de poisson que je n’aimais pas et n’arrivais pas à manger. Je l’ai tellement agacée que sa main est partie plusieurs fois. Quand elle s’est arrêtée, peut-être fatiguée de taper, j’ai posé ma tête dans mes bras et je ne me souviens plus de rien. J’ai un trou d’une semaine. Ma mère a toujours nié cet épisode et a prétextait une grippe d’où mon trou de mémoire… Une autre fois, ce sont mes doigts qu’on attachaient parce que j’avais osée lever le petit doigt en mangeant. Une autre fois des épinards que je devais manger à tous les repas parce que je n’aimais pas. Rien que l’odeur, maintenant, j’ai des hauts le cœur…

    Pourquoi est ce que j’ai un peu plus de souvenirs à partir de 8 ans ? Peut-être parce qu’on a déménagé. Ma mère ayant du mal à vivre sans sa mère avait décidé d’aller vivre dans la même ville qu’elle.
    Mes souvenirs de cette période ne sont pas franchement agréables. Régulièrement enfermée dans ma chambre pour mauvaise conduite, il ne se passait pas un jour sans que ma mère qui avait toujours quelque chose à me reprocher se défoule de son mal-être en me giflant jusqu’à ce qu’elle soit épuisée. Il ne s’est pas passé un jour, où je n’ai pas saigné du nez. Ben oui, j’avais le nez sensible. LOL
    J’avais peur d’aller à l’école, je devais aller à pied et, pour moi et ma vision de petite fille, c’était loin. J’ai des problèmes d’orientation…, je n’étais pas accepté des autres enfants qui me l’ont bien fait comprendre à leur façon. J’ai un jour était suivi par un garçon plus vieux que moi qui m’a coincé derrière une butte de terre. Beaucoup de frayeur, ça n’a pas été trop loin. Mais je crois, que c’est de l’abus quand même.
    Un jour, ma mère décida que je devais me rapprocher de mon grd-père alors que je n’avais jamais eu de relation réelle avec lui. C’est comme ça que cela commença. J’ai été abusée par lui. Je ne sais pas si on peut appeler ça un viol ; de l’inceste ? Aucune pénétration avec le sexe, juste les doigts… Et la honte, la culpabilité d’avoir laissé faire, peut-être voulu. Je n’avais jamais connu un seul geste tendre, j’étais en demande affective énorme. J’ai beau savoir qu’un enfant n’est pas coupable de ça et avoir un doute sur le fait que ma mère inconsciemment savait ce qui allait se passer, je n’arrive pas à avancer là-dessus. Je me suis toujours sentie sale et pas salie. J’avais entre 8/9 ans!

    Cela n’a duré que quelques jours et la vie a repris son cours. Entre les crises et gifles de ma mère. Je sortais très peu. Mon lit était mon endroit préféré. Je m’asseyais dessus et pendant des heures je faisais rouler des perles dans mes mains en m’inventant des mondes imaginaires. J’avais très peu de jouets et comme j’avais peur de faire du bruit, j’avais cassé un collier de perles que j’avais dû confectionner quelque part et je jouer avec les perles.
    A la mort de son père, ma mère et ma grand-mère décidèrent de déménager. Elle me refila à un couple d’amis à elle pendant quelques semaines pour ne pas m’avoir dans ses jambes pour le déménagement. Lui était réputé pour courir après les très jeunes femmes. Le soir où je fus déposé chez eux, j’ai su très exactement ce qu’il voulait. Peut-être une façon de regarder… Il ne mit pas longtemps à me le faire comprendre. Un jour, il passa à l’acte dans sa voiture. Viol ? J’ai du mal à mettre ce mot. Pas de pénétration avec le sexe mais les doigts, fellation… J’avais 13 ans. Et toujours cette impression que ma mère savait que ça pouvait arriver.

    Adolescence cahotique… Interne dans un lycée… Une envie de disparaître très forte. Une mère qui faisait pression sur le lycée en les menaçant de porter plainte dès que le lycée essayait de faire quelque chose pour moi. J’avais interdiction de sorti, je devais être la seule mais comme j’étais mineure, ils étaient obligé de l’accepter.
    Un procès très pénible entre mes parents. Vergi, je me souviens d’un article où tu parles du Syndrôme d’Aliénation Parentale. Je me suis vachement reconnue dedans. Tout y est. La haine de ma mère vis à vis de mon père était telle que j’ai servi d’instrument de vengeance. D’ailleurs, je venais juste d’avoir 16 ans (à l’époque, âge à laquelle un enfant pouvait choisir de voir ou non un parent), ma mère m’a dit qu’elle ne pouvait plus m’empêcher de voir mon père mais que si je décidais de le voir même un jour, je ne la reverrait plus jamais. A 16 ans, ce chantage m’a fait l’effet d’une bombe et je l’ai longtemps très mal vécu.

    J’oubliais… Abus d’un médecin aussi. Ma mère qui a toujours eu peur du quand dira-t-on , m’emmena voir son médecin, j’avais 15 ans et demi, pour me faire prescrire la pilule. Elle s’en foutait de qui me passait sur le corps, fallait surtout pas que je sois engrossée ! Bien sûr, ma mère n’eut pas l’autorisation de rester. Une fois allongée, la première chose qu’il m’a sortie c’est « ça te fais du bien, hein »…. Il avait la réputation de coucher avec ses patientes… La suite n’est pas agréable…

    Une fois le lycée fini où plutôt quand ma mère décida ne de plus me payer d’études parce que pour elle, j’étais trop bête, je retourna chez ma grand-mère. Ma mère, son nouveau mari et moi habitions chez elle. Ma mère et lui s’engueulaient souvent, il ne mit pas longtemps avant de me faire comprendre que j’étais à son goût. Un jour, il alla trop loin dans les gestes et je réussi à partir 15 jours après.

    Voilà ! Une partie de mon passé ! Et un bon mal de ventre pour moi!
    Je suis désolée pour la longueur. J’ai essayé de condensé et de pas m’appesantir sur les détails pour ne mettre personne mal à l’aise. Mais je ne suis pas douée avec les résumés.

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    1. J’ose pas écrire tant j’ai peur d’être maladroite.
      Ce récit est … tellement dur !
      Je comprends que tu ais besoin de mettre de la distance et que tu ais du mal à te l’approprier. Je veux dire, comment peut on accepter que son enfance et adolescence aient à ce point été piétiné 😦 par les personnes sensées te bientraiter.
      Ça me révolte ! C’est inacceptable ! C’est injuste !
      Tu leur fais un beau pied de nez à avoir cette force de vie et l’envie daller de l’avant. Tu forces le respect vivi !

      J’ai pas vécu ce que tu as vécu mais j’ai aussi parfois cette sorte d’impression que c’est le passé de qqun d’autre, ou plutôt que je n’arrive plus à me l’approprier. Et de ne plus savoir si je me l’invente ou pas.

      Je suis pas sûre que ce soit le lieu…
      Mais jai voulu plusieurs te demander, tu as plusieurs fois évoqué t’être « réfugié dans l’imaginaire  » . Tu veux dire quoi par là ? Tu t’imaginais être quelqu’un d’autre ou bien comment cela se manifestait ?

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      1. Merci naj

        C’est un peu le premier truc…🙂! C’est vrai, qu’effectivement, je fais régulièrement référence à mes mondes imaginaires. Alors disons que tu inventes une histoire pour tes enfants. Par exemple un conte de fées. Tu donnes un rôles à tous les personnages que tu vas inventer. Là, c’est un peu pareil! Je m’inventais des histoires dont le personnage principal, c’était moi. Donc moi et les personnes, (mes parents mais aussi des personnages imaginaires ou des personnes que je voyaient parfois juste de vue), qui vivaient dans cette histoire évoluaient continuellement. Quand je dis réfugier, c’est que je ne passais pas quelques minutes mais des heures. Dès que je me retrouvais toute seule, ce qui était la majeure partie de temps, je rêvais. En gros, je m’enfuyais dans mes histoires et je m’enfonçais dedans également. C’était une seconde vie. Je finissais par être pareil à l’école ou dans n’importe quel endroit pour fuir la réalité.
        Je pouvais rester dans la même histoire pendant des semaines. Et au grès des lectures, ( J’avais quelques livres), je pouvais changer le scénario. Mais en général, je restais longtemps dans une même histoire.
        Petite, je devais avoir aux alentours de 10 /11 ans, j’ai écrit des petites histoires fantastique. C’était moi, le rôle principal, mais je me donnais d’autres noms. Il y a quelques années, j’ai retrouvé ce cahier et peut-être par honte, je l’ai jeté. Je crois qu’il m’étais difficile de me relire.

        Naj, il me semble que toi aussi tu avance! 🙂

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      2. Je pense que je comprends. C’est une jolie protection en tout cas, comme une sorte de pouvoir magique !
        Je m’imaginais des vies aussi, mais de façon plus ponctuelle, moins présente. Et celles-ci étaient souvent glauque. Ce qui contribue à mon flou ds mes souvenirs .

        Je suis pas bien sure d’avancer non. J’escargoïse : je vais très doucement et en plus je me réfugie dans ma coquille des qu’on s’approche de moi… quitte à repartir en arrière. . donc non je pense pas que avancer soit un terme qui corresponde à ma vie lol ! Mais merci.

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    2. C’est pas évident de « réagir » à ton témoignage mais c’est très émouvant de lire ton parcours de vie. Merci pour ces mots offerts… Je suis contente que tu sois là encore aujourd’hui pour les écrire!

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  2. waouhh…j’espère que d’avoir poser une partie de ton histoire sur ce blog, va pouvoir t’aider à finaliser ta reconstruction. A travers ton récit douloureux je ressens qu’il y a beaucoup d’incompréhension sur le fonctionnement de ta mère et de ses choix, mais je ressens aussi une belle volonté d’aller de l’avant. Bravo pour avoir réussi à déposer ses mots ou tes maux !

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    1. sablabrune, merci pour tes mots.
      Je ne sais pas vraiment si mon récit est douloureux, j’ai un problème avec les ressentis. Parfois, je ressens des choses comme lors de la rédaction de ce témoignage. Mais la plupart du temps, je ne ressens rien. J’ai souhaité déposer ce récit parce que j’ai du mal à m’approprier mon vécu. Très souvent, c’est comme si ce passé appartenait à quelqu’un d’autre. Du coup, j’en suis venue à complètement bloquer et à de plus en plus dire que j’inventais. Je crois qu’il faut absolument que j’arrive à ne plus douter et pour cela il faut que je me restitue mon histoire. Ce qui n’est pas chose facile.
      Oui, je souhaite aller de l’avant. 🙂

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  3. Je ne suis pas une grande bavarde, mais je voulais te remercier de t’être livrée ainsi. Même si je l’imagine encore difficile, je te souhaite un chemin bien plus doux à l’avenir.

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  4. Merci vergi de me laisser témoigner

    Alors raconte……….

    Dernière d’une famille de quatre enfants. Un père alcoolique et violent sur notre mère et sur ses enfants. Une mère belle, calme, douce, très souriante, protectrice et aimante. Derrière ce sourire, ce regard rassurant, elle était triste et malheureuse. Elle ne montrait rien de sa détresse. Et pourtant.
    Ce jour là, j’étais restée à la maison. Pas d’école pour moi. Toute seule avec maman, j’appréciais ces moments privilégiés et complices. Nous faisions la vaisselle. J’ai pas compris, elle a avalé des comprimés et elle s’est écroulée en plein milieu de la cuisine. Je pensais qu’elle dormait. J’étais à côté d’elle, lui tenais la main, lui caressais le visage, lui demandais de se réveiller. Je l’ai supplié de se réveiller. Notre mère s’était suicidée. Elle était morte. Ce fut brutal et radical. Elle avait choisi le samedi de la fête des mères. Jolie date d’anniversaire. J’avais 6 ans.
    Mon père est tombé malade, cancer de la gorge. Fumer nuit gravement à la santé. J’ai été placé à l’orphelinat avec un frère. Nous y sommes restés 7 mois. Mon père est mort lorsque j’étais là-bas. J’avais 8 ans.
    L’orphelinat, un endroit vétuste où les enfants ont faim et froid où règnent la maltraitance et la peur, où l’obéissance et la soumission sont totales sous peine de punitions, de sanctions, de châtiments ou de privations. Pas le droit de parler, de rire, de sourire. Pas le droit de regarder, toujours la tête baissée. Nous n’étions plus personne. Nous n’existions plus. J’étais comme Rémi, sans famille mais en plus sans identité.
    Nous avons quitté l’orphelinat pour aller vivre chez mon oncle. Dès mon arrivée, son regard sur moi était rempli de gourmandise, de convoitise et de désir. Très vite, la première caresse est arrivée. J’étais terrorisée. Mon oncle m’a apprivoisé, tout doucement, avec sa tendresse, sa douceur, sa gentillesse mais aussi par ses menaces. La soumission et l’obéissance l’ont aidé. Inceste et viols sont désormais installés.
    A mes 13 ans, j’ai enfin dit non, stop. Je me suis rebellée. Mon corps réagissait et je ne l’acceptais pas. J’ai repoussé et rejeté mon agresseur et les abus sexuels se sont arrêtés pour laisser place à la violence physique. La honte et la culpabilité étaient tellement grandes que je voulais mourir et je devais mourir. J’étais tellement en colère contre moi. Je me détestais. Moi-même je m’avais humilié et je m’avais sali par mes gestes et d’avoir laissé faire. Je me sentais seule et j’étais seule. Je ressentais un grand vide à l’intérieur de moi. J’étais en grande souffrance et en grande détresse que j’ai demandé à mon agresseur de me tuer. La violence physique se traduisait par de l’étranglement. Alors, je le poussais à bout pour qu’il sert plus fort encore et surtout qu’il aille jusqu’au bout, qu’il ne relâche pas la pression. On peut faire confiance à personne. J’avais 13 / 14 ans.

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    1. Merci franklin pour ton témoignage. Je me sens un peu honteuse de mon témoignage tellement le tien est poignant. Par contre, je suis contente que cela t’es permis de le déposer ici. Tu n’as pas à avoir honte ou culpabiliser. C’est eux qui devraient avoir honte. Tu n’es en rien coupable juste victime d’ordures qui ont profités de toi, de ton âge et du fait que tu étais déjà conditionné.
      Bravo pour ton courage et encore merci !

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  5. Il y a beaucoup de points commun entre ton histoire et celle de Vivi. L’abandon, le placement… pour des raisons différentes, causes différentes et mêmes effets. Les abus, les humiliations et la honte qui envahit tout… Votre cheminement est très proche.

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    1. Effectivement, donc des histoires différentes peuvent amener les mêmes conséquences et les fonctionnements? Merci Vergi de permettre de pouvoir poser nos mots sur notre passé et sur nos maux avec cette nouvel page.
      Franklin, Je n’ai pas osée réagir mais j’ai été scotchée en lisant ton commentaire sous l’article sur l’inceste. Scotchée par les similitudes dans les abus et par la façon de penser sur les ressentis. Par la tranche d’âge également, lol 🙂

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      1. J’ai ajouté un  » e  » à franklin pour faire frankline. Ben, je suis une fille Lol. Et pour éviter la confusion.
        Vivi, je te dirais que oser c’est aller vers l’autre, oser c’est considérer l’autre comme un ami (virtuel ici)
        Alors, stp, ose avec moi.
        Mes interventions sont une ouverture aux autres et une offre à la discussion. Elles sont un moyen d’échange et de partage avec vous. Vos commentaires sont toujours bienveillants, intéressants et enrichissants.
        Merci à vous.

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      2. Frankline, pas de confusion, je l’avais compris ! 😉 Quand on écrit un texte en général, en tant que femme on écrit au féminin…
        Ok, j’en prends bonne note et je vais oser. 😊 Mais l’inverse aussi… 😊

        Mais tu sais, je commente bien moins qu’avant… Peut-être aussi parce qu’il n’est pas toujours évident de ne pas être maladroite. Ensuite, peut-être que tout le monde ne le souhaite pas.
        Je remarque aussi que plus on avance dans une thérapie moins on éprouve le besoin de comprendre. Je reste pourtant une fervente lectrice des articles de Vergi. ☺

        J’admire ton courage et la force dont tu fais preuve pour pouvoir te reconstruire après un vécu aussi difficile.

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  6. Vous avez beaucoup de courage tous les deux , vos témoignages sont terribles. j’espère que vos vie sont un peu plus paisible aujourd’hui, je vous le souhaite en tout cas. Comme toi vivi, je me suis créée tout un univers pour échapper à la réalité et je n’arrive pas à exprimer mes émotions non plus..

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    1. Merci Hateya,

      Aujourd’hui, je donne un nouvel élan à ma vie afin de la rendre plus vivante, plus harmonieuse.
      Et quelle sensation d’être vivante et de sentir la vie qui circule à travers moi.

      Merci à tous et à toutes pour vos messages, ils me touchent infiniment et m’aide à avancer.

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    2. Hateya, je me souviens que c’était un peu comme une addiction de vivre dans mes mondes imaginaires. Oui, échapper à la réalité, c’est tout à fait ça…
      Pour les émotions, plus j’essaye de l’exprimer moins ça veut . L’impression d’avoir une partie de moi anésthésiée…

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  7. j’ai pas le morale aujourd’hui, un gros coup de fatigue qui donne envie d’abandonner. Je suis dans un cul de sac face à un mur gigantesque, j’ai deux solutions soit je fais demi tour en sachant que ce qu’il y a derrière c’est un boulevard plein de voitures vrombissantes et menaçantes, soit j’escalade le mur pour voir ce qu’il y a derrière, seulement le mur est lisse est je n’ai aucune prise pour l’escalader. Je m’assoie dans la ruelle et j’attends, j’attends quoi? bonne question, j’attends peut être que quelqu’un m’apporte une échelle mais personne ne vient.
    Donc, quoi!? je me laisse mourir? Pas encore j’ai pas tout essayé, alors je me lève et j’observe le mur, il n’y a pas de brèche, aucune fissure un mur bien solide et infranchissable, par contre dans un coin du mur il y a des poubelles malodorantes mais pleines. j’ouvre les sacs et dans le dernier, j’y trouve une veille corde, elle semble abimée mais je tente le coup, je l’attache à un vieux tuyau trouvé là et je le lance par dessus le mur pour la fixer au sommet. j’escalade le mur non sans peine et me voilà de l’autre côté.
    Ce qu’il y a derrière le mur, c’est pas important. Ce qui est important c’est qu’on est debout et qu’on a encore franchit ce mur et qu’on s’est éloigné des voitures, peut être que le prochain mur sera moins haut. Alors voilà aujourd’hui j’ai pas le morale, il n’empêche que je suis toujours debout et vous aussi, on est des guerriers, on franchit des murs et on reste debout!
    (voilà voilà c’était la minute on ne se décourage pas)

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    1. hateya, oui tu as raison! Tu rappelles l’essentiel. Le plus important c’est de franchir le mur. Quelque soit la hauteur du mur. Merci pour cette minute d’encouragement .
      Bravo pour l’escalade! ☺

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  8. Alors raconte……..(suite)

    Je suis partie de chez mon oncle à 23 ans. Je travaillais et j’avais un appartement. Enfin, j’étais libre et me sentais libre. Je pouvais commencer à vivre. J’étais pleine d’énergie et d’enthousiasme.

    Très vite, j’ai rencontré Monsieur. Nous avons vécu 18 ans ensemble. Nous n’étions pas mariés, je ne voulais pas. Après 10 ans de vie commune, une petite merveille est née, porteuse d’espérance. A l’arrivée de notre fille, il est devenu jaloux car je m’en occupais de trop et ne lui accordais plus assez de temps, plus comme avant. Il est devenu de plus en plus nerveux et odieux, comme si cette naissance avait fait ressortir tout son côté obscur. A la première gifle, j’ai été stupéfaite. Je ne comprenais pas ou plus. J’étais à nouveau une victime, je me trouvais au cœur de la violence conjugale ( violence verbale, physique, psychologique). Je me retrouvais encore dans une relation d’emprise, de soumission et de pouvoir.

    Lui, il a perdu le contrôle. Il laisse éclater sa colère. Il a pris le pouvoir. Il me domine et utilise la force avec une montée en puissance de l’horreur et de la folie…. Gifles, coups de poings, coups de pieds, strangulations à mains nues ou avec corde, menaces avec tronçonneuse, perceuse, armes blanches, armes à feu chargés, roulettes russes…..

    Moi, je suis à nouveau humiliée, triste. Je suis inquiète et j’ai peur. Je suis déstabilisée, souvent paralysée, perdue, seule, démunie et démolie (encore). Si j’évoquais l’idée de partir, il redoublait de violence. Il me réveillait en pleine nuit et m’étranglait. Il me disait, je te TUE quand je VEUX. J’étais terrorisée par le bruit de ses pas ou par son ombre. Mais si je restais, je mourais.

    Le jour où il leva la main sur ma fille, âgée de 8 ans, qui s’opposait à son père, j’ai ressenti un tel stress émotionnel que j’ai eu la sensation que l’on m’arrachait le cœur de ma poitrine. La douleur était si vive, si déchirante. Je l’aime tellement.
    Le déclic, le sursaut, cet instant de vie où vous choisissez votre liberté et celle de votre enfant, j’ai enfin porté plainte et fait constater mes blessures par un médecin de l’unité médico-judiciaire qui a évalué l’ ITT sur un certificat médical. J’ai obtenu une mesure de protection pour moi et ma fille. Au pénal, il a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés et j’ai été reconnue victime de violence conjugale. Cela fait quatre ans que nous n’avons plus aucune nouvelle de lui.

    Il me faut maintenant surmonter cette nouvelle épreuve, la transformer en force et partir à la recherche de la plénitude. Je me fais confiance pour reprendre le pouvoir sur ma vie. Je crois en moi, en la vie et à l’avenir.

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    1. Tu parles de tes traumas encore au présent.
      Souvent la soufftance de l’enfant est le dèclencheur et cette sensation de xoeur arraché, de froid je la retrouve lors de la prise de conscience. C est en fait « l’effroi » qui saisit.

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    2. Merci frankline pour nos avoir livré tes mots. Il m’est difficile d’expliquer ce que je ressens et je ne suis pas sûr que ce soit très approprier à la suite de ton témoignage.
      Tu es très courageuse et je te souhaites de tout coeur de trouver la plénitude. Ta dernière phrase m’impressionne énormément, réussir à transformer ton vécu si poignant en une note positive et pleine d’espoirs. Bravo!

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      1. Merci vivi,
        Je porte en moi les ressources et toute la force de vie nécessaire pour surmonter les difficultés et les épreuves. Elles me permettent de grandir, elles me rendent encore plus forte. Je suis en vie, toujours en vie. Ma fille va bien. C’est fini. Je suis en sécurité. Alors je refuse de me sentir condamner au malheur. Je ne veux pas me complaire dans la tristesse. Je suis de nature optimiste mais réaliste, et anti-fataliste. Je retrouve peu à peu mon enthousiasme, mon dynamisme, mon énergie, mon humour et l’auto-dérision. Je souris à nouveau. Je reprends espoir en l’avenir parce que je crois en la vie et à l’amour.

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  9. Hello…

    Je souhaite un bon courage et pleins de bonnes choses pour la suite aux personnes qui ont témoigné…vos témoignages m’ont bcp touchés, respect à vous..

    J’avais le besoin ce soir d’écrire un peu sur un problème que j’ai toujours eu et qui me poursuis encore aujourd’hui. Pour faire simple, j’ai 25 ans, je semble être dans un état d’anxiété permanent. Je suis toujours stressée, paniquée ou angoissée. J’ai peur pour mes proches (accident, maladie…), pour moi et mon avenir, et aussi pour les personnes que je rencontre, ou que je croise simplement. Et cela depuis toute petite. On peut penser que je suis quelqu’un de calme parfois mais à l’intérieur de moi c’est le vacarme. On me compare souvent à une cocotte minute silencieuse. Quand quelqu’un ne me connait pas et m’adresse la parole, il est souvent surpris par le fait que je sois toujours très tendue (je vous dis pas comment c’est impossible pour moi d’être un minimum féminine avec ça 😉 mais aussi de paraître mature).
    Bref, cet état me fatigue beaucoup et à la fin de chaque journée à l’extérieur (même très courte), une fois rentrée chez moi j’ai l’impression d’avoir fait un marathon et je dois juste dormir. Je ne peux pas non plus être assidue au travail, travailler deux semaines d’affilés pour moi ca relève déjà d’un grand exploit!
    J’ai essayé la sophrologie mais aussi les anxiolytiques qui m’ont aidé puis n’ont pu rien faire à long terme. Et bien sûr une psychothérapie analytique que je suis toujours. Je sais qu’il y a quelque chose qui m’angoisse « spécialement » au fond mais je n’arrive pas encore à trouver quoi exactement. Je suis vraiment détendue qu’une fois dans mon lit quand je suis sur le point de m’endormir mais sinon même quand je prends du plaisir à faire qqch (manger, regarder un film..) je me sens stressée, dans ma tête je pense à dix milles choses. Bref, j’ai aussi éliminé les causes médicales du moins les plus courantes.

    Bref voilà, j’ai compris que les relations humaines m’épuisent et je me sens bien, bien que tendue quand même seule, j’apprécie la solitude…mais parfois cela pèse et quand je me retrouve trop avec moi-même, je réfléchis trop. J’essaye d’approfondir tout cela en thérapie mais c’est difficile…J’ai remarqué qu’irationnellement je me sens comme une « déclencheuse de malheur » chez les autres comme si ma présence allait apporter des maladies ect, que chaque mots, chaque geste devait être étudiés pour empêcher cela. En fait, je ne suis jamais moi-même ni sereine…Dans l’idéal, il me faudrait trois semaines de repos pour une semaine de travail (faut pas trop rêver mais c’est vrai) ou alors faudrait que je vois en permanence les gens qui m’entourent pour être rassurés qu’ils vont bien…d’ailleurs dans les conversation, je déteste le silence et pose beaucoup de questions aux autres pour tenter de savoir ce qu’ils ont en tête…

    Voilà, juste un petit passage sur ma vie actuelle que j’avais vraiment besoin de partager…

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  10. Bonjour
    Je confie ici un bout de mon histoire, pour moi et pour d’autres peut etre qui se reconnaitront.
    aussi loin que je me souvienne, j’ai fait chaque nuit de terribles cauchemars. Toujours le meme,scenario. Je suis spectatrice, je vois une jeune fille, ou une enfant, ou une femme. Je vois ensuite un homme, qui la regarde, qui s’approche. Il me regarde, moi, dans les yeux. Je sais. Il sait que je sais. Et il la tue, d’une façon très violente.

    Je savais qu’il s’etaitpassé quelque chose. Adolescente, j’ai voulu mourir, pour faire cesser un mal être, mais je ne savais pas pourquoi je ne n’allais pas bien. J’ai refusé àl’époque de parler de ce mal être à la psychologue. Pendant un an, je le suis creusée la tete pour trouver quelque chose à lui dire pendant les séances. Je voulais vivre, ne plus penser à tout ce mal être. Surtout ne pas parler, rassurer à tout prix les autres, montrer que j’allais bien.

    Il y a six ans, un horrible « flash » m’a traversé l’esprit. Mon père nu, et moi, petite. j’ai eu le sentiment de m’ecrouler de l’interieur, le sentiment d’être folle, et j’ai eu bien du mal à donner le change pour continuer à travailler, vivre ma vie. Pendant deux ans, des souvenirs me sont revenus, le soir au moment de m’endormir. lorsque cela se produisait, j’avais le sentiment que me souvenir me « soulageait » eg en meme temps cela me paniquait. Et le lendemain, je niais, je doutais sans cesse de moi et mes souvenirs. Ce n’était pas possible. Mon père ne pouvait pas avoir fait « ça ». C’est forcément moi qui inventais, imaginait des choses.

    J’ai vu une psychologue, àqui j’ai confié mes doutes. En moi, je souhaitais qu’elle me dise, vous n’inventez pas, je vous crois. Mais lorsque je la voyais, j’avais le sentiment qu’elle m’écoutais mais doutais de mes propos. Quand je lui parlais demes souvenirs, je n’avais aucune émotion, comme si cela ne me concernais pas. Et mon cerveau semblait se « figer » je racontais, mais je ne me souvenais pas au moment où je le disais, comme si ej racontais un rêve et non un souvenir. Peur de ne me laisser aller à l’émotion, qui me semblait insupportable. Peur qu’elle ne supporte pas d’entendre ce que j’ai à dire. J’avais l’impression que les séances m’empêchaient d’avancer au lieu de débloquer la situation, la psy avait cette même impression que cela n’avançait pas.
    Lorsque j’ai cessé d’y aller, ma mémoire s’est débloquée. Les bisous su soir qui s’éternisaient, qui ont dėrapé en attouchements. Mon père qui se comportait ensuite tout à fait « normalement ». Cet après midi là, oú il m’a regardé fixement, puis m’emmené dans ma chambre. Moi qui comprenait qu’il n’allais pas seulement m’embrasser ou me toucher, qui voulait dire non, ma voix qui se bloquait dans ma gorge, mon cerveau qui a comme « coupé » la lumière.

    Et ma mère, à qui j’ai confié ce qui se passait. Je ne me souviens plus de mes mots, mais je me souviens des siens. « Non, papa n’a pas pu faire ça, tu te trompes, ou alors tu inventes!  »

    Voilà. Je crois que c’est là le vrai noeud de mon hisoire. Ce sont ces mots qui m’ont « tué » symboliquement. Dans ma tête d’enfant, si ma mère ne me croit pas, qui me croira. Si ma mère n’empêche pas ces agressions, personne d’autres ne le fera. Si je dis non à mon père, qui conserve une certaine gentillesse dans ces « agressions » car il fait semblant de croire que je veux bien, que va t’il faire, si je lui dis non, qu’est il capable de faire, me tuer? Dans ma tête, dans mon coeur, je suis seule, je suis comme morte. Alors pour ne pas mourir, j’accepte. J’accepte d’oublier, d’être une menteuse, d’inventer des choses qui ne se produisent pas, de consoler mon père comme il le souhaite.
    Pour ne pas mourir, je ris, je vis, je vais bien. Je trouve des personnes ressources, je prend l’amour là où je le trouve, je recherche sans cesse de l’amour maternel auprès des mamans de substitution qui ont jalonné ma vie. A qui j’ai envie de me confier, mais je ne le fais pas, pour les proteger, mais surtout pour ne pas perdre à nouveau ma « mère ».

    Je ne sais pas comment j’ai pu oublier tout ça. Entre temps, j’ai passé des annees à ne pas supporter physiquement la présence de mon père, à avoir l’impression que je ne ressentais « rien » pour lui, à avoir peur, chaque fois que je me retrouvais seule dans la rue. A ne pas pouvoir voir regarder des secnes d’agressions a la tv. A ne pas pouvoir prononcer le mot viol. A ne pas pouvoir y penser même. A avoir une peur diffuse, lorsqu’un homme de l’age de mon père me regardait. A fermer la salle de bain ã clef, même seule à la maison. A ne pas vouloir d’enfant, surtout pas, de peur que « quelque chose de grave » se produise. A ne pas pouvoir conjuguer amour et sexualité. Mon conjoint est le seul homme que je n’ai pas quitté quand il m’a dit je t’aime. Des années â croire que toutes les femmes ressentais ce que ne ressentais, que c’était « normal » d’avoir ce genre de peur.

    Je me sens beaucoup mieux aujourd’hui, je suis passée par des étapes très douloureuses. J’ai choisi de ne plus voir mon père, qui nie tout en bloc. J’ai exprimé mon ressenti à ma mère. Ce fut long, mais elle a reussi à entendre, enfin, la réalité.
    J’ai encore du chemin à faire, car je n’ai jamais réussi à raconter ce qui s’est vraiment passé, dans les dėtails, mon cerveau se met en mode « amnésie » malgré moi en prėsence d’autres personnes. J’ai encore ce besoin d’aimer et d’être aimée, par une maman qui n’est pas ma mère. C’est une recherche relativement infantile, je le sais bien, mais en même temps, c’est une relation qui m’apaise interieurement. J’ai énormement de reconnaissance envers cettepersonne qui m’a aidė à m’accrocher à la vie, à un moment où j’aurais pu la lâcher définitivement.
    On ne peut peut etre pas « tout » rėgler, et surtout, il faut aussi accepter qu’il faut du temps. Qu’il y a besoin parfois de « pauses », où on profite de la vie toit simplement, faire le plein de joies et de bonheur, c’est grâce à ces moments de légèreté que l’on parvient à affronter le poids des choses difficiles à mon avis.
    De tout mon coeur, j’ai envie de dire à ceux qui ont vécu des ėvènement similaires de cesser de protéger autrui. De se choisir soi. De ne pas douter de soi. De ne jamais abandonner, de croire en la vie, de ne pas oublier de regarder les petits bonheurs du présent.

    Merci Vergi de nous laisser cette espace de parole. Ça fait du bien d’écrire tout ça.

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    1. Merci Sohanne de ton témoignage. Je trouve super que tu ais réussie à te faire entendre de ta mère et à te reconstruire. Merci de cette note positive.
      Ne pas douter de soi… Ô combien difficile! Il n’y a que peu de temps que j’arrive à me dire que j’ai bien vécu mon histoire. Tout comme toi, je suis souvent spectatrice de mon vécu, ce qui ne rends pas facile le fait de se dire « j’ai bien vécu ça… »

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  11. Oui, elle a pu entendre mais ce ne fut pas facile. Elle aussi refoule beaucoup de choses à mon avis, ce qui fait qu’elle ne prend pas réellement une place de mère. Donc ne peut pas souvent entendre en « adulte ». Mais bon, l’important c’est que j’ai pu lui dire mes émotions, ce qu’elle en fait c’est son probleme, pas le mien. Je n’ai pas coupé les monts avec elle car ne pas la voir, j’ai l’impression d’un desequilibre. Mais je suis consciente de ses limites, et des limites dans notre relation
    Le fait de douter de soi est extremement destructeur. Maintenant j’ai un certain recul, et je pense que le fait de refouler, enfin plutot se deconnecter de soi quand la siutation est insupportable, devient ensuite comme une « drogue ». On sait le faire, et on a tendance à le regaire autant de fois que quelque chose d’insupportable se produit et/ou nous revient à l’esprit. vergi, tu as fait un super article sur la dissociation. Dans ton exemple, c’est tres flagrant. Parfois c’est plus nuancé, mais c’est’en effet comme si plusisuer réalités coexistaient , mais sans se toucher (qu’on croit, car par ex les cauchemars, les phobies, sont bien là pour nous « rappeler » notre vécu). Ce qui m’a permis de me croire, c’est de réaliser justement toutes ces stratgégies pour me protéger (éviter à tout prix de revivre ou de penser aux agressions notamment). Le fait d’être spectateur, c’est déjà unpeu accepter de regarder quand meme les choses. Mais il fait du temps pour accepter de « revivre » en mémoire ce qui s’est passé.

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  12. Merci à vous aussi de lelire et de partager aussi vos experiences. on partage finalement beaucoup de ressentis en commun malgré des scenarios differents. Le sentiment de honte, la culpabilité surtout.
    Coupable de se taire, de parler, de ne pas avoir dit non, de ne pas avoir reussi à se proteger, de penser qu’on a peut etre provoquer la situation, coupable d’ętre « faible ». On porte le poids des responsabilités des autres, qui ne parviennent pas à les assumer. soit on parle et on leur renvoie leur repsonsabilités, et on les perd (la plupart du temps), soit on se tait et on porte un fardeau, qui finit par nous ecraser. Il faut etre pret a perdre l’amour de nos proches, a se retrouver seul pour sortir de cette culpabilité, comprendre aussi que ce n’est pas pire, voire en fait plus supportable que de porter une telle culpabilité, et que de toutes façons on est déjà seul depuis longtemps.

    Je retrouve aussi le fait d’avoir des parents qui a un moment donné ne vont pas bien. et quand on est enfant on a tendance aussi a vouloir « reparer » nos parents. et c’est la aussi voué à l’échec, donc on se sent coupable.
    Quant au fait de ne pas avoir pu dire non, l’autre fait parfois « comme si « on etait consentant. je pense que les abuseurs ont rarement besoin de se montrer violent pour abuser un enfant. Mais quand meme, est ce que ça l’empecherait d’abuser si lénfant disait non, je ne pense pas. il utiliserait plus de violence et plus de chantage c’est tout.

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  13. Mon combat au quotidien : mon esprit flirte avec la folie de temps en temps et l’envie de se faire mal pour faire disparaitre cette douleur morale…Pour l’instant je reste du bon côté, en m’appuyant sur ma famille et mon travail…je joue au « je vais bien tout va bien », rien ne transparait dans mon quotidien. Le revers c’est que je vis tout de l’intérieur et ne pas l’exprimer décuple mes sentiments. Si mes proches voyaient ce que j’écris ici, ils ne le croiraient jamais, non jamais. Ce blog est le seul témoin de l’existence de l’autre moi. Je me suis enfermée dans un costume depuis toujours je pense, je peux être un clown, une professionnelle aguerrie, toujours de bonne humeur qui ne se laisser jamais déborder par le négatif et qui prend soin des autres …mais ce costume est devenu trop grand, trop lourd, il est en conflit avec l’autre moi qui lui, n’est que faiblesse, tristesse, peur. La difficulté c’est que la psychothérapie a donné plus de place au moi intérieur et je n’arrive pas à le gérer, à le comprendre, je ne sais pas pourquoi il est si triste et en colère…il me manque des morceaux, une histoire pour pouvoir peut être lui dire : « ok je comprends t’as souffert mais maintenant c’est du passé, et il te reste une bonne partie de ta vie devant toi ».
    Moi je ne peux pas, j’ai effacé ma vie de 0 à 16 ans environ, il me reste 2 – 3 souvenirs, des souvenirs sympas avec mes oncles et tantes cousines et grand-mère. Rien, rien avec mes parents. En fait si, j’ai un souvenir ou mon père me tient par la gorge coulé contre un mur, et un autre ou après une violente dispute je vais chercher pour la 1er fois de mon existence, les bras de ma mère pour avoir du réconfort, et là je l’enlace…et rien…c’est comme s’il n’y avait que du vide entre mes bras…pas de chaleur, pas de douceur…ni chaud…ni froid… du vide…c’est une sensation plus douloureuse pour moi que d’être collé contre un mur et tenu par la gorge par son père…C’est comme si à ce moment-là elle était morte et moi aussi du coup. Bref pas grand-chose pour reconstituer une enfance.
    Avant de devenir maman, j’arrivais à anesthésier ce moi intérieur qui voulait se faire entendre, parfois je l’ai même tué (par diffèrent travers comme l’alcool à outrance, la prise de risque inconsidéré), mais maintenant que j’ai des enfants, je ne peux plus faire ça (même si ça m’arrive encore de boire plus que de raison), alors ce moi intérieur est devenu plus bruyant au fur et à mesure, il n’a aucune envie de me laisser tranquille, en plus il est soutenu par la psychologue, qui me demande de vivre mes émotions. Alors à chaque difficulté de la vie, il prend de la puissance, il hurle encore plus sa douleur, il arrive même à fêler ma carapace extérieure. Mais la fêlure est trop grosse, le déséquilibre s’est inversé, je ne suis plus que dans l’émotionnel de ce moi intérieur.
    Aujourd’hui il ne me reste plus que cette douleur de vivre, douleur sans histoire, sans ennemi, elle me ronge et m’empêche de penser, elle m’épuise, me ralentie et le vide me remplit… je sens mon cœur qui s’amoindrit …je pourrais presque penser quel la mort serait plus douce que ce chaos intérieur…dieu que tout cela fait mal. Je ne suis que dysfonctionnement, je n’arrive pas à sentir l’amour des autres, je crois qu’il y a toujours quelque chose de cacher derrière, je ne sais pas tendre la main pour recevoir ou demander de l’aide, je ne sais pas parler de moi (sauf ici), alors je suis condamnée au silence…j’essaie donc votre solution, écrire, écrire ici est un acte de guerre contre mon silence..
    voilà ma tranche de vie…une tranche de vie d’une personne avec des traits bordeline..
    Merci pour vos messages de soutien

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    1. Merci. En fait ce que tu ressens c’est ce que tu as ressenti alors qui refait surface. Ton psychisme adulte est capable de tenir le choc, fais toi confiance. Plutôt que de lutter accueille la avec bienveillance, remplace par tes bras ces bras froids qui n’ont pas su la réconforter. Pleure avec elle, soit la mère qu’elle n’a pas eu.

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      1. Merci Vergi, mais normalement ce souvenir a été analysé avec la psy et normalement digéré. J’ai passé encore un cap, mon corps me lâche maintenant, ça s’arrêtera donc jamais.

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  14. Merci sablabrune pour ton témoignage. Il me touche particulièrement. Je ne sais pas trop l expliquer mais j’ai l impression qu’ il y a des éléments communs entre nos histoires. Merci encore . Je ne suis pas très douée pour les mots de soutien mais je les pense.

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  15. J’aime infiniment ma fille. Elle est ma merveille. Elle est douceur et tendresse.
    Pourtant son sourire ne réchauffe plus mon cœur. Au contraire, son sourire arrache mon cœur.
    Je me bats chaque jour contre cette tristesse et cette peine au plus profond de moi, que je ressens aussi pour moi. Merci maman et merci à mes 4 agresseurs.
    Je veux mourir depuis si longtemps déjà, pour mettre fin à ma souffrance.
    Je n’ai pas peur de mourir. Je suis prête. Comme, je l’étais déjà lors de mes deux précédentes TS (à l’âge de 17 ans et il y a 4 ans).
    Je me bats et je m’accroche à la vie pour ma fille. Je ne veux pas la laisser seule. Je ne veux pas l’abandonner. Je ne veux que son bonheur.
    Alors, je suis condamnée à vivre. Je suis enfermée dans un dilemme entre la vie ou la mort. Pourtant, mon choix est fait mais je connais les ravages causés par le suicide d’une mère.
    Je suis torturée et si fatiguée.
    Un soir ou une nuit, cette pulsion de me donner la mort sera si forte que je ne pourrais pas la stopper. Je serais enfin libérée, mais je rendrais ma fille, triste à jamais.
    Pourquoi l’amour ne gagne pas.
    Pourquoi l’amour ne gagnera pas.
    Pourquoi notre amour, l’une pour l’autre, ne me suffit pas.

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    1. Quelle age a ta fille frankline ?
      Tu sais il serait temps qu elle sache ce que tu as vécu… ca vs aiderait toute les 2.
      Accroche toi, tu es qq’1 de sympa qui a des choses a transmettre, ça se sent.

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        1. Elle n’est pas dupe tu sais elle sait que quelque chose ne va pas, certaines choses peuvent être dites. Et puis mourir ferait gagner tes agresseurs. Il va falloir leur montrer que malgré ce qu’ils t’ont fait tu vis, qu’ils n’ont pas réussi à avoir ton esprit. Rt si vraiment tu ne vas pas bien, n’hésite pas à revoir ta psy ou aller aux urgences. Ta fille a besoi de toi encore, le monde entier a besoin de toi, de nous. Tu es bien plus essentielle au monde que ces autres qu t’ont fait mal, les « gentils » doivent rester plus nombreux.

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    2. Frankline, accroches-toi! Je comprends que ce soit dure, mais tu le dis, tu connais les ravages que cela peut faire sur un enfant. Ta fille est grande et comme dis Vergi, elle peut comprendre. Si je me souviens bien, elle a vécu elle-même certaines choses donc elle peut comprendre et vous pouvez vous soutenir mutuellement.
      Ne baisse pas les bras, tes agresseurs ne le méritent pas… 😘😘😘😘💖💖

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    3. Oh Frankline que je te comprend! Cette douce sensation de se dire qu’en mourant on arrêterait de souffrir! C’est fini, on ressent plus rien, on s’en fout, on est mort! 
      Aujourd’hui, ta fille ne te suffit pas mais demain quand tu auras avancé dans ton cheminement, elle sera ton rayon de soleil! 
      J’ai eu la chance de partager une journée avec toi, même si j’ai senti une douce fragilité, j’ai aussi pu entendre la fierté que tu mettais dans tes mots pour parler de ta fille; j’ai pu aussi entendre ta combativité.
      Tu n’as pas hésité à partager ton histoire ici et j’ai pu voir ailleurs ton engagement envers les autres aussi! Cette notion de partage avec les autres, il me semble que tu l’as transmise à ta fille!
      Tout ça me semble être de vrai raison de s’accrocher! Malgré ce que tu as subi, tu as réussi à sortir ce qu’il y a de meilleur en toi.

      Je sais combien ces moments sont difficiles! Ça ronge, ça dévore! Ça rend fou! 
      Mais tu es, toi même, une bonne raison pour aller de l’avant!
      Tient bon!

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  16. Accroches toi. L’amour triomphera si tu crois en elle, si tu crois en toi. La vie est une bataille sans fin mais si tu t’y accroches tu pourras percevoir sa douceur. Ta fragilité deviendra ta force. Tu as encore beaucoup à donner, à ta fille mais aussi autour de toi. Ne baisse pas les bras. Et n’hésite pas à parler de ce mal qui te ronge mais qui finira, avec le temps, avec du soutien et de l’amour par rester dans les abîmes.
    Tout outien.

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  17. Merci à vous trois, vivi, juste moi et à toi ma douce moody.
    Merci à toi, Vergi.
    Je suis émue et très touchée par vos messages de soutien, dans le respect de ce que je vis en ce moment et dans le non-jugement.
    Vous m’apportez modestement un peu de lumière et de réconfort.
    Prenez soin de vous.

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  18. Frankline,
    Essaie de t’accrocher, je ne te connais pas mais on peut sentir derrière tes écrits une belle personne. La noirceur de notre esprit peut prendre le dessus de temps en temps, mais ce n’est que passager…prends soin de toi , je t envoie plein de pensées positives.

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  19. Ma fille s’est assise en face de moi et m’a lancé, alors maman tu veux mourir. Je t’écoute , raconte et je ne bougerai pas.
    Waouh. La vache. C’était vachement direct. Et en même temps à la façon ado, je te rentre dedans.
    On a parlé de moi, d’elle et de nous. On a parlé du passé, du présent et de l’avenir.
    J’ai veillé à ce que cette discussion soit ouverte, honnête et sincère pour toutes les deux.
    Il y a eu des regards échangés , des sourires, des étreintes et des larmes.
    Des larmes de soulagement, de fierté, de tristesse et des larmes d’amour.
    Un amour vrai et partagé.
    C’est une pépite, cette petite. C’est mon petit bout d’âme.
    Je confirme, juste moi, c’est mon rayon de soleil.
    Merci à vous.

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    1. J’ai les larmes aux yeux. C’est juste magnifique. Vous avez bcp de chance de vous avoir l’une l’autre.
      Prends soin de toi et d’elle.

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    2. Nos enfants sont magiques et ils nous aident à tenir et à avancer !
      Ces conversations sont vraies !!! On ressent tout l’amour!
      Ils ne veulent pas de mensonges ! Et en fait ils savent bcp sur nous …

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    3. Les enfants savent toujours je ne cesse de le répéter. Elle a compris d’où vient ta souffrance et tu sais désormais que cette souffrance peut être combattue. Bravo.

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    4. Frankline, super heureuse pour toi et pour ta fille! Je vous souhaites à toutes les deux de trouver un peu de sérénité. Vous allez pouvoir prendre soin de vous, ensemble.
      Je trouve ça magnifique! Vous êtes magnifique toutes les deux! ☺

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  20. Ce message est important pour moi et il se doit rassurant pour vous.
    Je vais bien mieux aujourd’hui et ma fille va bien également.
    Vous m’avez apporté de la chaleur et un grand réconfort, dans un moment d’une grande vulnérabilité et je vous en remercie.
    Prenez bien soin de vous et de vos proches.

    Vergi, mes agresseurs n’ont pas pris mon esprit. J’ajouterais que mes agresseurs n’ont pas pris mon coeur, non plus.
    Bien à toi.

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    1. Ravie de ces nouvelles pour vous 2. Les agresseurs ne prennent jamais le coeur ni l esprit. Ils s immiscent dans l esprit et s approprient les corps. Il faut tout récupérer. C est un chemin semé d embûches mais tu pourras y arriver j en suis sûre.

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    2. Frankline, je découvre ici tes derniers messages et je suis très heureuse de lire celui-ci. Je te souhaite des jours plus doux. Prends soin de toi. Et n’oublie pas que quoi qu’il arrive le soleil fini toujours par se lever.

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  21. Bonjour, Je m’appelle Alex, j’ai 46 ans et je suis déclaré malade depuis 1993, soit 24 ans.
    Un diagnostic a été posé par le centre expert de Créteil au mois de janvier dernier : Schyzophrène-Affectif.
    Actuellement, je ne suis pas en crise mais grave border line et je pense que je ne tarderais pas à décliner vu que je suis ou que j’estime être sans aucun soutien réel et efficace. Je pense à me suicider, remarquez cela n’est point une nouveauté vu que j’y ai pensé la première fois à 8 ans!!! Mais voilà malgré tout, et je ne peux résumer sur ce blog le combat de toute une vie, je veux encore une dernière fois m’en sortir, j’estime que je suis encore assez jeune pour repartir d’un nouveau pied !!! Je vois que le créateur de ce site est psychologue, s’il vous plait on est en été et cela fait une semaine que je cherche sans succès un professionnel qui voudra bien s’occuper de moi, avez-vous une piste à me donner? Merci d’avance!

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    1. Normalement en tant que schizophrène vous devriez mettre en place 2 types de suivis : 1 avec un psychiatre de façon très régulière afin de faire le point sur votre traitement et s’assurer que vous le suivez bien, et 2 avec un psychologue afin d’assurer au mieux votre « insertion » dans la réalité. Vous pouvez être suivi en libéral mais aussi en hospitalier. Si vous avez été diagnostiqué à Montdor, j’imagine qu’on peut sans peine vous proposer des contacts au sein de l’hôpital. Mais le centre expert propose aussi des soins thérapeutiques par diverses médiations (ateliers…). En été il est en effet dificile de commencer un suivi, surtout en août, les médecins psychiatre étant en général en congés. Mais en cas de difficultés je vous suggère de vous tourner vers le service d’urgence psy de Créteil.

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      1. Merci d’avoir répondu si vite! Je voulais vous demander votre avis, le centre m’a expertisé schyzo affectif mais lorsque j’ai lu votre ancien blog qui date d’après mes souvenirs de 2011 vous y parler de schyzotique et je pense que ce la me correspond mieux vu mon passif et ma personnalité! Vers qui dois-je m’adresser si comme vous l’expliquait cette maladie n’est pas bien reconnue en France?

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  22. Juste une petite tranche, pas toute une vie.
    Nous sommes partis en vacances en caravane, première fois pour ma petite famille.
    Bonne ambiance, mes filles adorent, le début de la liberté quand on peut rouler dans les allées du camping en vélo, sans papa ni maman.
    Mes souvenir se réveillent, oui, je suis partie une fois en caravane quand j’étais enfant, avec mes frères et mes parents.
    Je me rappelle mon père torse-nu, 3 grandes tâches jaunes sur le torse. C’est laid. Je lui demande ce que c’est. Sa réponse me glace »ça, demande à ta mère ». Je me rappelle quelques temps avant dans la chambre, ma mère mort mon père, 3 fois. Je ne suis pas seule, certains de mes frères sont là aussi. Ma mère mort parce que mon père ne lui répond pas, je pense encore que c’est mon père le méchant, si elle le mort, il n’a qu’à répondre.

    Je n’irai donc pas demander à ma mère, je me suis rappellée moi-même, je m’en veux à mort d’avoir posé la question, j’aurais pu m’en rappeller avant, c’est de ma faute.

    Pourtant ces vacances ont été parmi les plus belles de mon enfance. Ben oui, une caravane prêtée par la famille, qui connaissait les voisins du camping, mes parents ne se sont pas disputée, promiscuité et image de la famille oblige.

    Je compte les années, j’ai toujours crû que mes parents étaient arrivés à la violence physique sur la fin, les derniers mois. Mais les vacances en caravane, je me souviens, j’avais 11 ans, le plus jeune de la fratrie avait donc environ l’âge de mes enfants. Ils ont divorcé 5 ans plus tard.

    Je vais ranger un truc dans leur chambre.
    Je les vois toutes les deux dormir, côte à côte, sans imaginer un instant que des parents peuvent se mordre, devant leurs enfants, sans les protéger ni même leur expliquer après.
    Je sais que cela n’arrivera pas dans mon couple, je sais qu’en cas de dispute, d’office beaucoup moins violente, je leur dirai un mot pour les rassurer si elles ont été exposées, leur dire qu’elles n’y sont pour rien.

    Je pleure.

    Mon mari se demande pourquoi je pleure, il me demande si c’est de nouveau le livre qui me fait pleurer.

    Ce livre que j’ai acheté un peu à la va-vite pour partir parce qu’il y avait une promo en achetant un deuxième livre…
    Ce roman qui commence par: comment être mère quand on a pas été enfant.

    Depuis quelques temps je sens un grosse boule chaude dans mon coeur, je pense que je suis une mère potable, je crois que mes filles ont manqué d’affection physique leurs premières années, cela m’était étranger. J’avais peur de me faire envahir. Je trouvais qu’elles demandaient trop de calins, que ce n’était pas bien. J’ai beaucoup pleuré quand je m’en suis rendue compte, mais maintenant elles se rattrapent, se régalent. Bien sûr elles ne pourront peut-être pas tout rattraper, mais c’est ainsi. Je leur dirai un jour car elles risquent de ne pas s’en souvenir.

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    1. Joli lapsus. Tu écris « elle mort » au lieu de « elle mord »… On ressent de fait comment tu le perçois et l’impact que cela a sur toi. On ne choisit pas ses livres au hasard. Ne pas se souvenir n’est pas important, ce qui est important c’est que tes filles sachent que tu as changé et pourquoi tu étais ainsi. Elles oublieront peut être mais elles auront une explication et pourront pardonner.

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  23. Salut tout le monde, je me décide enfin à écrire sur cette page…anxiété oblige je ne suis pas trop a l’aise.
    J’ai grandi avec des parents ambivalents d’un côté aimant et protecteur et de l’autre violent et destructeur. J’ai veilli avec une rancoeur et des conditionnements difficiles a gérer sur le plan scolaire, social. Je n’ai aucune estime de moi et je suis d’une naïveté exaspérante. C’est comme ça quand 2012, j’avais 19ans je me suis mise avec un homme de 12ans de plus que moi lui aussi violent. Lors d’une de nos nombreuses ruptures j’ai été agressé sexuellement par un collègue. Je me suis remise avec mon compagnon qui croyant que je l’avait trompé parce que je ne voulais plus avoir de relation, s’est mis a me forcer a le faire, le jour comme la nuit n’importe ou et n’importe comment, je suis devenu un bout de viande.
    Ça fait 2ans que mon cauchemars s’est arrêté mais je me sens toujours » un bout de viande ». J’ai même tenté de mettre fin a mes jours début juillet, j’ai eu le droit a un petit séjour en psy tout l’été, je suis sous traitement mais j’ai toujours des pulsions suicidaire. Je sais plus qui je suis, ni comment vivre…

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  24. Je ne sais pas trop comment te dire les choses ni même si cela sera approprié… Mais j’admire ton courage. Réussir à poser des mots sur ce qu’il s’est passé, sur ce que tu ressens, t’accrocher même si ce n’est pas simple. Je pense qu’en parler est déjà un bon début pour te construire/ reconstruire, je ne sais si tu as un suivi avec un psychologue mais ce serait bien aussi, pour que tu puisses te sentir soutenue, moins seule peut être… En tout cas, tu as les ressources en toi pour surmonter ton épreuve, même parfois cela semble flou et compliqué. Accroches toi et prends soin de toi, c’est important.

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    1. Merci pour ta réponse moody, ça me touche beaucoup. J’ai vu une psychologue pendant 2ans, je lui ai parlé récemment de ce qui m’étais arrivée on en a parlé rapidement une séance puis plus rien, j’ai pas compris, j’ai meme cru qu’elle ne me croyait pas… . La j’ai une nouvelle psy parce que l’autre est partie en congès maternité, ça m’embete de devoir tout raconter de nouveau…. .

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  25. S’installer , couper certains ponts, s’offrir « une deuxième chance » , et puis ? je devrais être heureuse… mais cela ne vient pas .. je me laisse aller .. je jardine (pour me sentir bien, mais cela ne suffit pas ..) il y a comme un vide .. je ne sais pas ce que je cherche ou attend s .. Là jre ne n’ai plus d’excuse , je suis face à moi .. et ???

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  26. Souvenir…
    J’ai 16 ans, je viens d’ailleurs de les fêter à l’hôpital dans une unité de psychologie pour enfants-adolescents. Nous sommes 14 quand il est plein. 6 chambres doubles et 2 chambres « individuelles ». De la vieille tapisserie aux murs, des lits en bois non médicalisés, des barreaux de plexiglace aux fenêtres, on pourrait presque ne pas les voir mais nous (patients) nous ne voyons qu’eux… Ils font toute la différences avec les autres services. En-dessous de nous il y a la pédiatrie et la réa-néonat… Ironique, alors que certains d’entre « nous » ont voulu mettre fin à leur vie de petits nourrissons se battent juste en dessous de nous pour vivre. Peut-être que nous aussi finalement. En tout cas, nos parents, ceux du 3ème étage espèrent la même chose que les parents du 2ème étage, que nous ayons suffisamment envie de vivre pour sortir d’ici. Sortir d’ici… Je ne sais même plus si j’en ai envie. Je crie je hurle que oui, que cette unité je la déteste, que je me sens tellement mal ici. Et finalement, que m’attend-il dehors? Le retour « en famille » cette famille qui m’a tué que je méprise autant que ces psychiatres qui veulent tous émettre des hypothèses sur la raison de mon acte « vous ne faites pas semblant, vous » pourquoi??? Est-ce qu’ils pensent réellement qu’il y en a dans CE service qui font semblant???
    La semaine dernière Lili, elle a demandé à Cél de lui péter le bras. Elle l’idolâtre tellement qu’elle l’a fait. Faut le dire, on a été choqué quand même par l’image de Lili avec son bras en vrac et Cél qui crevait de douleur d’avoir fait ça à sa pote. Lili est partie dans une autre unité… Elle avait 17 ans, ils l’ont mise avec des adultes mais on en a pas su plus. Ca ne nous regardait pas… Alors on a tous eu un peu peur et on s’est tenu à carreaux. On a plus trop volé les couteaux pour se scarifier en cachette. Enfin en cachette… Faut qu’on nous voit quand même, sinon ça n’a pas de sens.
    Bref, donc nous on ne fait pas semblant, non… On crie nos douleurs pour de vrai comme de tout petits enfants inconsolables. Faut le dire, on manque tous un peu cruellement d’affection, de considération même si pour la plupart nos parents ou grand-parent ou oncle ou… nous ont un peu trop aimé parfois. Mais ça, de toute mon hospitalisation, j’arriverai pas à leur dire, je repartirai avec mon secret. C’est la psychiatre, elle me gonfle, j’ai pas confiance, elle me gonfle. Elle me gave de médocs que je cache sous ma langue et que je crache.
    Y’a juste le petit Olivier. Il est trop chou lui, il a 8 ans et de toute évidence il est trisomique, du coup, il nous a pas dit pourquoi il est là, on a essayé de sonder les infirmières mais elles n’ont pas voulu nous répondre : « secret médical ». Bref Olivier, tous les matins il vient me réveiller avec un bisou sur la joue. Manque de bol un matin y’a l’affreuse -l’infirmière que je déteste- qui a vu. Depuis, j’ai eu la morale, « il n’est pas comme toi, faut que tu comprennes que tu dois le repousser » . Je comprends pas. Je ne vois en lui qu’un enfant de 8 ans qui n’a pas ses parents et qui marque juste un peu d’affection. Alors je me sens coupable parce que peut-être que compte tenu de mon secret, je ne sais pas respecter « la bonne distance ».
    C’est pas grave, je vais être comme ils veulent, je veux être quelqu’un de bien. Je ne lui veux pas d’ennui à Olivier. Peut-être qu’il y a une donnée de sa situation qui m’échappe. C’est comme Arthur, 7 ans. Blondinet à tête d’ange. Le plus jeune et le plus inquiétant. il ne sourit jamais; agresse quiconque passe près de lui. Gaëlle, l’infirmière qu’on aime bien, nous a lâché qu’il avait coupé la queue de son chat lentement… Histoire de nous faire comprendre de rester à distance. Elle nous a glissé qu’il était imprévisible. Il est arrivé il n’y a pas longtemps et sa présence dénote avec « nous » ado et pré ado suicidaires, anorexiques, dépressifs.
    Avec les 2 plus petits, y’a que Sarah qui colle pas. Je la regarde avec admiration. Elle est belle, magnifique, s’exprime avec une aisance incroyable! Mais insondable. Elle nous a vivement reproché de lui avoir demandé comment elle s’était retrouvée là. C’est vrai on est curieux, mais une nouvelle qui arrive ça amène de la fraîcheur dans le service. Les infirmiers on n’en peut plus. On a imaginé qu’ils l’avaient fait venir pour nous espionner et les rencarder. On l’a pas cru pour de vrai mais faut bien qu’on s’invente des trucs ici, on s’ennuie tellement!

    Un jour, on était peu dans le service, ça devait être le pont de l’ascension. J’ai refusé la permission de sortie et j’ai dit à mon père que l’hosto voulait pas me laisser sortir. Je préférais rester plutôt que d’aller me faire cogner ou trainer de bar en bar toutes les nuits. Bref, on n’était pas nombreux et on s’ennuyait. On n’écoutait de la musique je crois « lemon tree ». Bon sang que cette chanson collait avec l’ambiance « I’m sitting here in a boring room It’s just another rainy Sunday afternoon I’m wasting my time I got nothing to do » J’sais pas s’il pleuvait, j’sais pas si c’était un dimanche mais on n’était tous réunis dans la même chambre et on s’ennuyait… Tout d’un coup, l’un d’entre « nous » arrache un petit bout de tapisserie sans faire exprès. Ca a fait tilt, comme si on s’était tous compris. A tour de rôle on a fait le guet dans le couloir. Les infirmiers sont en « transmission » enfin en pause café quoi pendant 1h30. On y va de bon cœur, on a arraché en 20 min la totalité de la tapisserie verte immonde de la chambre. On a rit… Mais qu’est ce qu’on a rit. Ma colère partait en lambeau avec chaque morceau… On était transcendé, sur-excité. On a qd même dû crier un peu trop fort ou alors y’avait plus de café car l’autre affreuse est venue voir ce qui générait autant d’énergie…
    Avec sa voix d’hystérique, elle a été chercher les « autres ». On s’est pris une brasse de dingue. On a tous été convoqué, incité à dénoncer l’instigateur. C’était notre souffrance l’instigatrice, mais ils pouvaient pas l’entendre ça, on n’était que des sales petits cons pour eux… J’ai pas ouvert ma bouche, j’ai baissé les yeux, genre j’ai honte, je suis confuse. Mais je ne l’étais pas. J’enrageais de l’intérieur. L’affreuse quand elle a vu le désastre (parce que c’est vrai qu’on a pourri la tapisserie, y’avait plus rien au mur) elle nous a dit « mais on vous a sorti pourtant ce matin ». Ce dont elle parle, c’est la pause clope en bas du bâtiment. Notre sortie « oxygène ». C’est comme ça que j’ai commencé à fumer. Parce que je supportais plus d’être enfermée tout le temps alors j’ai fait genre que je fumais. La première fois j’ai failli tomber à la renverse tellement ça m’a étourdi. Alors oui « on m’a sorti ce matin » vite fait, un peu comme un clébard finalement. Son expression n’est pas si idiote. Ceci dit, ma douleur, ma souffrance, elle ne sort pas elle.

    Voilà… Je salue les smoke-taupe qui ne passeront peut-être jamais par là ha ha ha…
    Mes compagnons d’un enfer un peu différent de ce qu’il se passait sous nos toits mais tout autant désespérant. J’espère qu’ils ont eu un beau chemin, un mieux être. J’ai changé tous les prénoms.
    J’ai écrit avec mon cœur de 16 ans mais avec plus de 20 ans de plus… C’est sûrement un peu biaisé mais tous les faits sont réels. Une hospitalisation peut-être salvatrice. Je pense que ça m’a sauvé, j’ai rencontré de belles personnes aussi, et peut-être que l’affreuse n’était pas affreuse, juste pas dans le bon service. La psychiatrie, les enfants, c’était pas là où elle devait être. La liste des griefs contre elle pourrait être longue. Ce service a été complètement revu aujourd’hui et c’est tant mieux.
    Je remercie ceux qui auront lu jusqu’au bout 🙂
    Lilou

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    1. Lilou
      J’étais avec toi là bas le temps de ma lecture. J’ai été hospitalisée il y a 3 ans maintenant, j’étais adulte et pourtant c’est fou comme tout ça me parle. Les transmissions qui pour nous étaient le moment de liberté comme des ados nous en profitions pour faire le mur et aller chercher le ravitaillement. Cette complicité entre patient et cette méfiance également. L’heure des médicaments donnés ou chacun de nous fesais la queue à l’heure dite. Les sorties clopes sur la mimi terrasse « vous avez 10min » Mon expérience à durée 3 mois mais j’ai des tonnes de souvenirs dans cet endroit si particulier où j’ai laissé autant de larmes que de fou rires.
      Merci pour ton témoignage.

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      1. Merci nanistef de partager ton vécu 🙂 . « l’enfermement » doit engendrer des expériences similaires. J’ai fait 4 séjours. Le plus long a duré 4 mois et demi et c’est comme tu dis, ça laisse des tonnes de souvenirs parfois bien plus que dans 4 mois de vie « à l’extérieur ».

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  27. –> Moody : en effet j’ai lu ce que tu as écris. Huuum tu as oublié un mot… Tu as bien senti que ton écrit était « tendancieux » sinon tu ne m’aurais pas proposé de le censurer si besoin était. Je suis en tout cas ravie de voir que tu te penches enfin sur tes préoccupations mais moins de voir comment tu traverses ce moment. La difficulté n’est pas de faire un choix, mais d’en assumer les conséquences. Tu le dis à un moment il faut cesser de se mentir et c’est là qu’on trouve la voie vers la vie.

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    1. Tu sais que j’avais peur que tu le publies alors je m’étais interdit de venir sur cette page tant qu’il n’y avait pas qqn d’autre qui témoignait de qqch, pour ne pas avoir à me lire. Foutu honte lol.
      C’était juste de la colère +++ à l’intérieur mais je n’ai rien fait et je savais que je n’allais rien faire. C’était un trop plein… Il fallait juste que la colère sorte. Et quand elle est sortie (grâce au partage du petit texte) ça allait mieux😀
      Merci vergi.

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        1. Je pense l’avoir envoyé parce que il fallait que je partage ou que je trouve un moyen pour faire partir cette colère. Et la honte qui s’en ait suivi à été, je pense un bon moyen de la faire partir😉.
          Mais te dire vrai a chaque fois que j’écris qqch ici je me sens honteuse. Il mets
          impossible de relire ce que j’ai écrit et/ou de prendre le temps de bien répondre aux questions. Je pense que j’aime pas qu’on voit ce que je suis ou peut être, que j’ai l’impression dire des choses que je ne devrait pas ou qui sont hors sujet…. Et pour le moment j’ai pas encore trouvé le moyen d’y remédier.

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  28. Lilou je me retrouve dans ce que tu décris, l’enfermement, les sorties express, les barreaux aux fenêtre. J’ai été hospitalisé juillet et aout dernier dans ce lieu qui nous enferme au fond de nous même mais qui nous contient en même temps de la haine, de la peur. Cette violence qui déborde mais surtout qui nous protège des autres

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  29. comment faire pour réapprendre à vivre ?
    Je voudrais tourner la page .. mes enfants me rappelle tjs leur père … cet homme qui préfère les ados .. sans leur consentement!
    Accepter cette trahison ! tourner la page .. impossible mes enfants aiment leur père rester neutre ne pas le salir l’excuser .. certaines personnes savent mais les autres pas et posent des questions .. il est si gentil!….
    etmoi dans l’histoire soit on me plaint ce que je déteste! soit on ne comprend pas …
    un nouveau chez moi … une nouvelle vie .. hélas il a foutu ma vie en l’air aussi et puis mes enfants les siens !! …

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    1. Ce n’est pas de l’amour propre … cette blessure cette souffrance cette peur pour mes enfants cet échec … car moi je l’ai aimé lui je ne sais pas je ne le crois plus !

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      1. Si tu as peur ppur tes enfants pourquoi les laisses tu le voir ? Les pedophiles sont rarement incestueux mais le risque n est pas de zéro (il ne l est jamais d ailleurs même chez un parent non pédophile). Vu comme ça tu donnes l impression de savoit qu il y a du danger, de les laisser y aller quand même. Pourquoi faire ce choix de non protection ?

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    2. L excuser.? Mais pourquoi l excuser ? Tes enfants savent au moins ? Quoi qu il ait fait ou quoi que tu feras dans ta vie tes enfants t aimeront. C est comme ça, pourquoi sous couvert qu il a commis des exactions devraient ils ne plus l aimer ? Tes enfants sont eux et toi tu es toi, chacun fait comme il veut.

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      1. oui mes enfants savent ! ce sont de jeunes adultes entre 18 et 25 … c’est leur père
        C’est leur choix de le voir ou pas … j’ai parfois peur qu’il les embobine c’est un manipulateur …j’en suis la preuve ainsi que bcp d’autres (amis famille)
        mes enfants respectent mon choix .. comme ils disent c’est ma vie .
        moi je dois arriver à croire en eux mais je reste inquiète pour ma fille, les retombées après l’enquête quel dégât pour elle !
        l’excuser je ne le ferai jamais ! comprendre .. pas pour moi c’est trop tard mais pour nos enfants car je sais l’importance de l’image d’un père !
        je sais que je ne suis pas responsable mais en les mettant au monde avec cet homme là un petit quand même! c’est con ? oui je m’en doute mais hélas cela trotte dans ma tête !!

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  30. Aujourd’hui, j’ai entendu la voix de mes fils ! Leurs paroles , le son , cette mélodie qui est magique pour une Maman..
    et puis le sourire de ma fille qui me dit « bonsoir » ses yeux brillants de vie !
    Je plane … je me dis que j’ai réussi « quelque chose » de magique!
    j’en suis heureuse et puis les idées noires reviennent … et MOI? Je peux partir à présent ? Non car je ne veux pas leur faire du mal .. mais et MOI? Je ne sais pas comment faire pour vivrepour moi .. je voudrais mais je ne vois pas comment .. j’ai tjs l’impression de survivre!

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    1. Je me suis tjs dit que je n’avais aucune importance ..; ho oui j’ai réussi à aimer et grandir mes enfants .. mais je me suis perdue à travers eux pour eux comme ma maman .. la seule différence que je ne trouve plus de raison de vivre j’ai l’impression de faire semblant de tjs répondre aux attentes .. mais moi qui suis-je que suis je ? je n’ai plus d’objectif .. les instants de bonheur sont trop courts la réalité refait surface trop vite ..

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  31. J’ai besoin d’écrire, quelque part ou je serai lu, mon bien être du moment.
    Il est tard, je peine à aller dormir.
    Depuis quelques jours j’ai l’impression de me retrouver, ça fait du bien d’apprécier les petits bonheurs de la vie, le froid saisissant en sortant dehors, la chaleur du foyer après une dure journée, des sourires émouvants, la liberté d’aller ou bon me semble, des rires partagés, un avenir qui se dessine, proche, mais un avenir quand même, les belles couleurs automnale, un chocolat chaud, un puzzle qui prend forme (1000 pièces quand même ! ), lire un bouquin passionnant, etre bercé par la pluie qui tombe sur le vélux, observé une petite fleur qui résiste à la meteo ..
    Ca fait du bien de se sentir revivre peu à peu, c’est fragile mais je profite, je ne sais pas si on peu parler de bonheur artificiel avec un AD mais j’essaye de chasser cette idée de ma tête, mon bonheur du moment est bien réel.

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  32. Histoire d’une amazone.

    Vous savez ses femmes qui vivent dans la forêt, entre elles, sans aucun homme accepté à l’intérieur du clan.
    Jusqu’à il n’y a pas si longtemps je pensais y appartenir. Certes, je ne vivais pas dans une forêt, mais je pensais ne pas avoir besoin d’homme dans ma vie si ce n’est pour procréer.

    J’ai grandi avec ma mère, mes frères et ma sœur. Et par extention avec mes tantes, et cousins/cousines. Sans hommes autour de nous. Et ça m’allait très bien. Ça ne me semblait pas bizarre puisque c’était notre norme à tous. D’ailleurs on porte tous le même nom de famille car aucun de nos pères ne nous a reconnu.

    Je n’ai jamais senti le besoin de connaître mon père. Pour moi, il était parti quand j’étais née. Il n’avait pas voulu de moi, pourquoi voudrais-je de lui ? Je ne me suis jamais posée de question sur lui, d’ailleurs ma mère m’a dit que la première fois que je l’ai vu vers l’âge de 3ans je lui ai dit qu’il n’était pas mon père. Je ne lui ai jamais parlé, ni écrit, rien. Il m’était indifférent.
    La seconde fois que je le rencontre, je dois avoir environ 13 ans, il était venu déposer un colis pour moi et ma sœur, je crois. Je lui ai ouvert la porte, dis bonjour, pris le colis et c’est tout. Je me suis rendue compte qu’il ne savait même pas écrire mon prénom donc…

    Le temps est passé. Et un jour, je discute avec ma mère, j’ai à peu près 23ans, elle m’explique l’histoire de ma conception. Elle avait été avec mon père quand elle était jeune mais lui avait déjà femme et enfants. Ils ne sont pas restés ensemble très longtemps, je crois, et ils se sont séparés. Mon père a déménagé aux Antilles. Ma mère y est parti en vacances, à revu son premier amour et de retour en métropole. Ba je suis là.
    Mon père lui proposera de venir vivre là bas mais ma mère refusera.
    J’apprends finalement, à 23 ans que ce n’est pas simplement « mon père m’a vu et il n’a pas voulu de moi ». Mais qu’il y a une histoire, des circonstances qui n’ont rien avoir avec moi.
    Cependant le fait de le savoir ne change rien. Je ne ressens rien à son égard, pas d’amour, pas de haine, rien. Pas envie de le voir.

    Pourquoi devrais-je ressentir qqch pour lui ? Pourquoi devrais-je créer un lien avec lui ? Ma mère s’en est très bien sortie toute seule…. A quoi ça sert ?

    Puis le temps passe, et des problèmes surgissent, une peine terrible, une envie de tout envoyer en l’air, comme ça…. Pour rien…

    Je commence ma thérapie, des choses sortent, pas agréables, durs et qui pourtant me semblait, me semble tjrs, sans importance.
    Viens le moment de parler, un peu de mon père et pour la première fois, je ressens qqch. D’ailleurs je dirais à mon psy que je comprends ce que c’est. Je ne lui ai pas dis mais je pense bien que se doit être une sorte d’amour enfoui… Pour mon père ! A peine pensable, d’ailleurs je n’y pense presque pas.

    La thérapie suit son cours, j’interroge ma mère sur son père à elle, que je ne connais pas. Elle me dira qu’elle n’a pas de père, qu’il l’a abandonné quand elle avait 3 ans. Je sens sa colère quand elle me dit ça. Je lui pose des questions sur son beau-père (que je ne connais pas non plus) qui a été incestueux envers elle et mes tantes. Elle me dit quel horrible homme il était, comment il leur faisait peur.

    (Quand j’étais petite ma mère nous racontait de temps en temps des histoires sur son beau-père méchant. :qu’elles n’avaient pas le droit de parler aux garçons, qu’ils les surveillaient, qu’elles ne pouvaient pas sortir… Je me rappelle avoir aimé ses moments de confidences mais je n’ai jamais réalisé leur porté…
    Durant mon adolescence, elle m’écrira qu’il la violait. J’avais mis cette information de côté.)

    Lorsque ma mère me raconte plus longuement l’attitude de son beau-père, je me dis que ma grand-mère devait ne pas savoir, car ma mère et mes tantes sont très proches de ma grand-mère, et cela n’aurait pas de sens à mes yeux. Mais ma mère m’affirmera que si, elle savait mais s’en moquait.

    Je suis allée voir ma grand-mère, je lui ai demandé si elle était au courant, pourquoi elle n’avait rien dit. Ma grand-mère est tombée des nues. Elle me dira à quel point, il était un homme mauvais, à quel point elle cherchait qqch pour le quitter et que si elle avait su, elle aurait pris ses enfants et serait partie. Elle me jure qu’elle ne savait pas. Je ne peux pas ne la croire comme je sais que ma mère ne ment pas. Et ma mère me re confirmera que ma grand mère savait, avec des détails, ne laissant pas de doute.

    Suite à ça, ma grand-mère a parlé avec ses filles, malheureusement, je n’étais pas là, ce jour. Je n’ai que les propos rapportés. Mais mes tantes et ma mère, lui ont dit qu’elle le savait car elles le lui ont dit de vive voix plusieurs fois. Ma grand-mère nie, oublie…. Je ne sais pas.
    En tout cas, ma tante, l’aînée, a décidé qu’il fallait clore la discution que cela appartenait au passé. Pourtant cela a tellement d’impact aujourd’hui encore…. Mais je me dis que c’est leur histoire.

    Chemin faisant, je continue à essayer de connaître mon histoire.

    Ma mère me disant ne pas connaître son père, je pose des questions à ma tante. Elle me parlera de sa grand mère, qui était issue d’un métissage, qu’elle avait de long et beaux cheveux, qu’elle était gentille.
    Quand je parle avec ma tante, ma mère est présente. Et quand elle répond à mes questions, elle demande confirmation à ma mère.

    Quand ma tante s’en va, je demande à ma mère : « Comment peux tu connaître ta grand-mère et pas ton père ? »
    Elle me dira qu’elle l’a vu qqs fois mais qu’elle lui en voulait parce que c’est de sa faute si elle a subi tout ce qu’elle a subi avec son beau-père, si seulement il les avaient pris avec elles, ne serait ce que pour des vacances…. Et que la dernière fois qu’elle l’a vu, elle avait 23 ans.

    Quelques jours plus tard, je décide d’appeler une de mes tantes, qui a le même père que ma mère mais de maman différente. Elle, a vécu avec son père.
    Je lui demande « comment était ton père ?  » elle me dira qu’il était alcoolique, jouait tout l’argent aux jeux, qu’il les battaient…. Elle me parlera longuement et conclura « je me demandais quand est ce que tout cela allait s’arrêter, il semblerait que ce soit avec votre génération » j’espère…..

    Je vais dire à ma mère voilà ce qu’aurait été ta vie si tu étais resté avec ton père. Elle est étonnée. Me demande comment la mère de sa demi-sœur a pu resté avec lui…. Je n’ai pas de réponses c’est comme ça mais maintenant tu sais.

    En cherchant les éléments de réponses, de compréhension, je me suis rendu compte que je n’étais pas une amazone. Ça a été une révélation pour moi, littéralement. Il y a eut des hommes dans notre famille.
    Ça a été une magnifique découverte.
    Et s’il y en avait pas eu de présent, concrètement, c’est certainement par protection.

    Et maintenant, qu’est ce que je fais de mon père? J’aimerais bien que mes filles aient un grand-père. C’est une certitude d’ailleurs elles savent qu’elles en ont un. Ce qui est déjà beaucoup en soi, pour moi.

    Je sais que l’histoire est bien moins simple que « ton papa ne t’aime pas donc il n’a pas voulu de toi » et pourtant je me sens toujours incapable de faire un pas vers lui, parce que la croyance est assez tenace, je crois. Enfin, quand je dis que je n’ai fais aucun pas, c’est faux mais il n’a pas servi à grand chose. Alors est ce que je peux faire un vrai pas vers lui ? je ne sais pas…. Sûrement que oui… mais quand ?

    Voilà une partie de l’ histoire à laquelle ma thérapie m’a permis d’accéder. Et c’est un vrai bonheur que de savoir même si l’histoire n’est pas très belle mais c’est une partie de mon histoire et j’y tiens. Je ne veux pas/plus l’oublier.

    Désolée s’il manque des mots, mes pensées vont plus vite que mes doigts et aussi pour les fautes.

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    1. Merci de te raconter ainsi Moody.
      Je trouve étonnant que tu aies eu l’impression de vivre dans un monde sans masculin puisque tu as des frères. Ce qui me laisse penser qu’il existe une castration psychique… Tu as un père, un papa je ne sais pas. Mais ça l’avenir te le dira…

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      1. Effectivement, pour mes frères je crois que les choses sont bien compliqués… Et là, j’apprécie d’être à ma place. ☺

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    2. Merci de m’avoir emmené avec toi dans ton histoire et ton cheminement, c’est passionnant de lire toute la réflexion que tu apportes avec tes interrogations. Je ne sais pas si c’est l’écrit qui donne cette impression mais c’est comme si tu avais su mettre chacun à sa place sans te « brûler » dans les histoires douloureuses de chacune des femmes citées, la tienne t’occupant déjà bien suffisamment.

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  33. Je crois que le fait de ne pas être directement impliqué dans tous ce qu’il y a eu en amont m’aide beaucoup !
    Et je suis tellement contente de voir le tableau dans son ensemble…. Ça aussi ça doit jouer.

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    1. J’ai rencontré mon père il y a 2 jours de cela… J’ai fais le voyage jusqu’à son île avec ma petite famille. Je voulais que mes filles sache qu’il n’y a pas que des femmes chez nous, bien qu’elles aient un père… Mais parfois l’inconscient…
      Je n’étais pas spécialement heureuse de faire ce voyage, je m’étais juste dis qu’il fallait le faire. Toutes les émotions bloqués, enfouis certainement.
      Bien que j’ai vu qu’il était content de me voir, d’entendre mes filles l’appelaient « papi ». Qu’Il appelait mon mari « mon fils » en créole.
      Ça a été très violent pour moi intérieurement une fois reparti de chez lui. Parce que je me suis rendu compte qu’il me jugeait sans me connaître, que je devais justifier mon appartenance à sa famille, à sa culture….

      Mon père habite un petit village (qui n’existe même pas sur un GPS c’est vous dire ! Lol) et ses frères, cousins, etc… Habite aussi ce petit quartier.
      J’ai donc rencontré mes oncles, cousins, tantes paternelles et même ma grande sœur et ses enfants qui lui rendaient visite le même jour (ma mère était sa maîtresse. J’ai tjrs su qu’il avait une fille et un fils plus grand que moi, mais il semblerait que j’en ai plein d’autres ! )

      Mon père a offert des gros coquillages aux filles. Je me suis dis super ! , elles auront un souvenir de lui parce que je ne sais pas si on reviendra.

      La première remarque à commencé avec le fait que je ne buvait pas d’alcool: pas de rhum, c’est un grand sacrilège aux Antilles ça !
      Puis il ne s’adressait pas à moi, au début mais à ma sœur (celle avec qui j’ai grandi, issu de la mère que moi et qui vit là bas), elle lui a fait la remarque que j’étais là et qu’il pouvait me parler directement. Mais comme je ne parle pas créole, je ne peux pas comprendre. Je lui ai dis que je comprenais et que je pouvais parler créole, juste que je ne veux pas (tout ça en créole).
      Il m’a dit que je n’étais pas une Martiniquaise parce que je ne parlais pas créole, qu’avec ma tenue en gros je ne pouvais pas être une des leur, que je ne pouvais pas apprécier la chaleur, le lieu,…. Beaucoup de petites remarques qui glissait sur moi parce que je me disais qu’il ne connaît pas, qu’il ne connaît pas le monde, les gens, qu’ il reste enfermé uniquement avec les siens. Et je pense sincèrement que j’aurais pu faire abstraction des remarques parce que je sais qu’il faut du temps, parfois, pour s’habituer à certaines choses… Et que si je revenais, il apprendrait à connaître ce dont il a peur et ne connaît pas.

      Lorsque l’on est reparti, ma sœur-sœur me dit ce qui a été dit derrière moi. Parce que les Antilles sans commérages, c’est pas les Antilles !
      Mon oncle, qui lorsque ma sœur lui montrait des photos de moi, disait toujours que ça se voyait que j’appartiens à une des leur, a dit que non, finalement, je ressemblait à une arabe ou à qqn d’autres mais pas à à une des leur.
      Et ça m’a énormément blessée, d’autant plus que devant il était tout sourire, gentil… J’en ai pleuré toute la nuit et un peu le lendemain.
      Finalement je suis rejetée encore une fois.

      Je pense qu’une partie de moi était heureuse de le rencontrer ainsi que sa famille, je sais qu’en arrière plan je le regardais affectueusement ce papa. Et que j’hésitais entre créer un lien avec lui ou non.
      Ma nouvelle grande sœur avec qui le courant est bien passé, m’a un peu expliqué qui était le personnage alors ça m’a rassuré, finalement ce n’est pas qu’il ne veut pas de moi c’est qu’il est comme ça. Et bon, l’alcool du matin au soir n’aide pas ! Et resté cloîtré dans son tout petit village de pêcheur non plus !

      Je me dis que j’ai fais ce que je devais faire, peut-être que je ne reviendrais pas, peut-être que si… Je ne sais pas…

      Je dois le revoir aujourd’hui, parce que mon cousin nous a proposé de faire un tour en bateau et mon père va coupé de la canne à sucre pour moi (signe d’affection, je le sais) parce qu’il sait que j’aime bien ça.

      On verra bien comment les choses évolueront…

      Je ne sais si mon récit a été très clair… J’espère que oui.

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      1. Merci Moody pour ce beau témoignage et cette preuve de confiance en nous livrant tout ceci. Ton message était dans les spams… Ca arrive parfois que certains messages y arrivent directement sans raison particulière et j’y passe de temps en temps mais pas régulièrement.
        Comme me disait une patiente « Ok, j’ai fais ce que j’avais à faire et ? Ca n’a rien changé de mon quotidien. Qu’est ce que je fais de tout cela ? ». Bonne question. Que vas tu en faire toi de cette visite ?

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        1. J’y suis retourné une seconde fois fois. Mon cousin nous avait proposé une sortie à la mer. J’ai donc revu mon père et il a été très gentil, doux, plus de remarques et j’ai bien vu qu’il était content de nous voir, de ME voir. Et il l’a dit. Il a aussi en quelque sorte, validé mon mari, il l’appelle « mon fils » ou « beau-fils ». J’ai été heureuse qu’il l’ apprecie tout en me disant « mais qu’est ce que ça peut te faire qu’il soit OK ou pas ? » (encore bcp de travail à faire de ce côté là, cette envie de plaire, tjrs, tout le temps).
          Donc même si à l’intérieur de moi les choses ne sont pas très claires, parce que passer de 33 années d’indifférence à « papa je t’aime », c’est assez bizarre… et j’ai pas trop envie de me l’avouer… Me dire qu’en fait sa présence m’a manqué même si je ne le voyais pas, je ça paraît complètement fou.
          Mais je pense que je vais prendre le positif et certainement que je reviendrais le visiter sur sa petite île ou peut-être que c’est lui qui viendra comme il me l’a dit… En tout cas mes filles ont un papi et j’en suis très heureuse.
          En plus j’ai une nouvelle grande sœur avec le courant est bien passé donc le positif 😊.
          Et je pense que ça va chamboulé beaucoup de chose pour ma part dans mon quotidien.

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        2. En tout cas ça comble un vide que tu voulais ne pas voir et c est essentiel. Nous jugeons tous tout le temps même quand ns sommes neutres (oui c est paradoxal) parce qu en fait notre cervreau trie et classifie or pour cela il faut mettre en exergue certains critères. Alors ce n est certainement un jugement en termes postifis ou négatifs mais il existe une subjectivité inconsciente.

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  34. Je me félicite de la bonne communication avec ma fille de bientôt 15 ans. Je nous félicite. Les discussions sont ouvertes et sincères pour toutes les deux et j’y veille. Elle sait qu’elle peut tout me dire et que je peux tout entendre. J’essaye de comprendre ce qu’elle vit et ce qu’elle ressent. J’essaye de la comprendre. Je m’intéresse à elle. Il n’ y a pas de sujet tabou.

    Récemment, ma fille m’annonce qu’elle subit un harcèlement sexuel par un garçon de son groupe des jeunes sapeurs pompiers. Il veut faire l’amour avec elle. Ma fille a été très claire avec lui mais il persiste malgré ses « non » catégorique. Elle est en colère après lui. Il comprend pas. Il continue. Il ne la respecte pas. Elle se sent humiliée et offensée. Elle a peur parce qu’il la menace de la tabasser si elle parle. Elle ne souhaite pas pour l’instant que j’intervienne. OK, je respecte mais je lui dis que maman est là, si besoin est. Elle veut régler cette situation et mettre fin à ce harcèlement, toute seule. Elle commence par une dénonciation (verbale) avec preuves (messages) auprès de ses supérieurs gradés sapeurs pompiers. Il y a donc confrontation entre ma fille et ce garçon. Enfin, ma fille rédige à la demande de ses supérieurs un rapport écrit des faits subits. En quinze jours, ce harcèlement a cessé. Le garçon ne fait plus partie du groupe des jeunes sapeurs pompiers. Durant cette épreuve, ma fille a fait preuve de détermination, de courage et de force. Elle grandit vite. Elle apprend vite. Elle se détache.

    Peu de temps après, dans un moment de grande intimité, ma fille m’annonce qu’elle est homosexuelle et en questionnement trans. Elle est amoureuse d’une fille que je connais. Elle est en couple avec elle. Ses yeux plein de larmes et ses mains dans les miennes, je l’accueille. Je l’écoute me dire qu’elle a peur et qu’elle se pose beaucoup de questions. J’essaye de la rassurer, j’essaye de répondre, je la soutiens et surtout je lui dis que je l’aime et que je continuerais à l’aimer. Je lui demande si elle veut rencontrer un professionnel. Pour l’instant, elle veut parler à sa cousine. Ma nièce est homosexuelle et a 23 ans. Elles se sont vues, elles vont se revoir et s’appellent régulièrement.

    Cet été, ma fille a coupé ses cheveux courts pour accentuer un peu plus son apparence androgyne, déjà affirmée et revendiquée par un look et une attitude. Cette apparence lui permet de maintenir une certaine ambiguïté dans laquelle elle se sent plus à l’aise et plus en accord avec son identité de genre. L’androgynie est un refuge pour ma fille.
    Je me souviens : à 6 ans, elle me disait, je suis un garçon ; à 8 ans, pourquoi je suis pas un garçon ; à 12 ans, je préfèrerais être un garçon, c’est nul les filles et à 15 ans, je veux me faire opérer pour être un garçon. Un gros coup de massue pour maman.

    Ma fille et Moi, je trouve que l’on forme un duo magnifique. Il y a de la complicité, de l’écoute, de la confiance et beaucoup de respect. Ma fille, c’est moi en meilleur, c’est moi en mieux.

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    1. Superbe tèmoignage Frankline. Mais ta fille n est pas toi que ce soit en mieux ou en pire. Jusqu où ce besoin d’identification je joue t il.pas ? Quelle histoire familiale se rejoue peut être ?

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  35. J’ai décidé de m’en sortir ! oui ça y est…je crois que j’ai compris…il m’en a fallu du temps…j’ai compris que je dois laisser de la place à mes émotions…une juste place….ni trop ni trop peu…j’ai compris que ce n’est pas cette enfant intérieur qui m’étouffe, mais que c’est moi le guerrier qui l’étouffe, le musèle et le maltraite à mon tour…j’ai compris qu’il fallait que j’arrête d’être en guerre contre moi-même…ou non je vais juste changer de camps et essayer de repousser ce guerrier intérieur car je n’ai plus besoin d’être sous haute protectio…j’ai compris qu’il ne sert à rien de se comparer aux autres et que j’ai le droit de dire que j’ai souffert même si je n’ai pas subi d’atrocité…après tout les mots font mal aussi. Je vais donc attraper la main tendue de la psy et aller faire un dernier tour dans le passé…je vais m’autoriser à pleurer…je vais m’autoriser à essayer de trouver enfin qui je suis.

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  36. Ca fait longtemps que je n’étais pas allé chez le kiné. Pas de douleur, mais mon corps a été plié, déplié, replié, dispersé, regroupé. J’avais oublié. J’ai besoin d’une sieste. Je ne suis plus apte à grand chose d’autre. Une pensée fugace, je me dis que parfois quand je sors de chez le psy, je suis dans le même état, en pire, en mieux, le corps et l’âme éparpillé façon puzzle comme dirait l’autre (ref inside).

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  37. Merci de la réponse, c’est vrai qu’en y repensant , après la sieste .. un puzzle ca se reconstruit … tant qu’il ne dynamite rien (-!-) le Raoul, tout est possible.

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  38. Comme il est etrange d hesiter si souvent entre la poursuite d un suivi psy et son arret.
    Le premier oblige a chercher les reponses aux questions que je n ai meme pas envie de me poser. Il m oblige a me confronter a mes emotions difficiles.
    Le second est tentant. Apres tout, avant j avais developpe tout un tas de strategie d evitement qui me permettait de vivre a peu pres normallement.
    C est tentant mais cela ne parait pas possible. J ai l impression qu une fois les barrieres ouvertes mon psychisme est pret a tout pour ne pas me laisser revenir a la bonne vieille technique de l autruche.
    C est destabilisant cette impresssion de perte de controle.
    Faut il etre si fracassee pour se retrouver comme ca a jouer les equilibristes a longueur de temps en priant pour ne pas retomber dans la depression?

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  39. Bonjour. J’ai lu vos témoignages dans cette page et beaucoup m’ont ému aux larmes, j’essaye de puiser du courage à la lecture de votre courage, face aux difficultés. J’aimerai pouvoir vous en envoyer aussi, je sais pas trop comment, mais voilà, merci. En psychothérapie (la deuxième de ma vie mais la première avait été un peu trop « expéditive ») depuis 3 ans j’ai trouvé ce blog depuis peu de temps mais beaucoup des questions abordées croisent des questions que je me pose. Je me sens moins seul (et du coup moins unique aussi !)

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    1. Bienvenue sur ce blog !
      Oui, c’est vrai qu’ici, on se sent souvent moins seul(e). Les articles de Vergi sont très riches avec une pointe d’humour, parfois ironiques mais toujours très instructifs. Les commentaires et questions abordés sont aussi très intéressants et j’oserais dire que parfois les questions qui découlent de l’article trouvent souvent un écho avec des questions personnelles, ce qui parfois rends les articles de Vergi encore plus intéressants 😉
      Merci à vous de votre soutien. Depuis, certaines difficultés se sont effacées et parfois d’autres sont apparues mais l’espoir d’un mieux être est toujours là. J’ai envie de dire que quelque part, plus on avance dans la thérapie plus on s’en rapproche même si parfois la survenue d’autres difficultés donnent envie de baisser les bras.
      J’aime bien l’image que Vergi utilise régulièrement, l’histoire des arbres que l’on abat qui du coup fait apparaître encore plus d’arbres voir la forêt.

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  40. Je viens partager ici un peu de moi.

    J’ai 20 ans. Je suis étudiante en deuxième année de psycho. Je ressens depuis mon enfance un sentiment de différence, de décalage par rapport aux autres. Par intermittence je me posais la question d’être éventuellement hp. En janvier, une énième remarque de la part d’une amie, persuadée de cette hypothèse, a relancé la machine. J’ai dévoré plusieurs livres célèbres consacrés au sujet, pleuré en lisant certaines pages, écumé les sites et les reportages sur le sujet, ressassé en boucle ma vie, fait des dizaines de fois mon anamnèse. Puis j’ai osé et j’ai pris rendez-vous chez une psychologue. Sans prévenir personne. Hier matin, le résultat est tombé. Je suis hp.

    Gros choc et énorme soulagement au moment de l’annonce. J’ai ri et pleuré en même temps. Enfin. Enfin je peux avancer et m’accorder le droit d’être moi. J’avais une peur terrible de l’effet Barnum car j’ai une forte tendance à l’identification (à force de ne pas me trouver, je me suis calquée sur tout). Mais cette fois mon ressenti était juste.

    Que faire ? Je me suis tant cherché, disséqué… J’ai vu le test comme un formidable tremplin vers la quête de moi-même. Un moyen et non une fin. C’est chose faite. Je sais que le test ne changera pas ce que je suis. Néanmoins, il me permet déjà de modifier la perception que j’ai de moi-même, de changer d’angle de vue. Je suis la même, je suis moi. Et pour la première fois, je sais ce que je suis vraiment. Bien que le test ne me définisse pas entièrement, cela va de soi.

    Je ne sais pas encore quoi faire ce résultat ni à qui en parler. Personne ne sait, vous êtes les premiers. Je n’en ai pas touché un seul mot à mes parents ni à ma psychiatre non plus (transfert oblige !). Je veux digérer seule, prendre le temps de voir le monde et moi-même différemment, m’apprivoiser.

    Je souffle enfin, je veux apprendre à vivre à mon rythme. Plus jamais je ne veux m’oublier, me bafouer, être mon propre parjure. Epoque révolue. Ce n’est pas le test qui m’a changé, c’est moi qui ai décidé d’avancer.

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  41. Quand je m’ennuie au boulot, comme aujourd’hui, Il m’arrive d’écrire. Le thème choisit, les femmes dans ma vie. Voilà….

    Pour Andrée
    Ma mère adorée
    Au ciel désormais
    Que j’aimerai
    A tout jamais

    Pour Claire
    Mon coup de tonnerre
    En état de guerre
    Contre sa mère
    Surtout en mal être
    Face à l’absence d’un père

    Pour Maryse
    Ma sœur au grand cœur
    Si tendre
    Moi, je lui disais
    Tout ce qu’elle voulait
    Entendre

    Pour ma SUPER psy
    Que je remercie
    Pour le chemin déjà accomplit
    A qui j’ouvre mon âme
    Sans gêne et sans came

    Pour Pascale
    Et son sens moral
    Une fille pas banale
    Qui m’a fait beaucoup de mal
    A me jeter dans le canal
    Me sentant anormale

    Pour Nathalie
    Si extravertie
    Que j’imagine revoir
    Dans son grand lit
    Où j’ai dormi un soir

    Pour Nelly
    Si jolie
    Que je ne peux oublier
    J’ai pas assumé
    Le merveilleux que je vivais
    Elle est partie
    Sans un bruit

    Ai-je le droit de vous livrer mon cœur
    Ces histoires en moi qui sont aussi les leurs
    Ces moments de pluie et ces instants de bonheur

    Ai-je tort de les mettre en lumière
    Puisque l’on ne peut pas revenir en arrière
    Mes souvenirs ce soir sont doux-amers

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  42. Bonsoir…Je viens écrire ici car malheureusement je n’ai personne à qui parler : pas d´amies proches en raison d’une grande timidité qui m’a empêché de créer des’ liens quand je le pouvais. Aujourd’hui, à 25 ans, fini les etudes je me rends compte que se faire des amis très proches´ est très compliqué voire impossible (« les cercles d’amis étant déjà’ crees »).
    Bref, à cause de ça j’ai Un peu de mal à savoir ce qui est bien, les « codes sociaux » ect. Je viens donc ici en espérant avoir quelques conseils ou simplement une écoute.
    J’ai 25 et je suis une fille.
    J’ai rencontré un homme et je suis tombée profondément amoureuse de lui. Lui aussi. Le point noir : il n’est pas disponible. Il est en couple et de plus, psychiquement c’est difficile pour lui. Il est comme absent à la vie. Il vit une depression. Si les premiers mois suivant notre rencontre lui ont apporté un peu de vie, ses demons l’ont rattrapé.
    Quand à sa compagne, il ne se sent pas épanouie ni amoureux. Du moins, c’est ce qu’il dit. Mais ils sont ensemble depuis 15 et elle lui apporte beaucoup : de la sécurité, une personnalité dominante (qui prend les decisions´ pour lui). Elle est aussi très extravertie et sociable et ça lui fait du bien.
    Il a peur de plein de choses. Il a beaucoup souffert enfant. Il a en outre peur de quitter son confort, qui finalement n’est pas si horrible que ça.
    Quant à moi, je suis malheureuse mais amoureuse. Je reste à ses côtés mais il ne montre aucun signe de vouloir s’engager avec moi. Il répète jusqu’il m’aime vraiment. C’est toujours moi qui doit prendre les devants, ne serait ce que pour organiser une’ sortie. Quand c’est lui, c’est souvent juste pour faire l’amour. Je l’ai vraiment analysé et il semble vraiment être un grand déprimé.
    Avant, il était attentionné, cherchait tout à savoir sur moi comme n’importe quel homme amoureux, faisait des projets. Aujourd’hui, il est complètement dans son monde, referme et paraît être seul au monde. Je sens que le perds peu à peu. Mais il continue à se confier, me dire qu’il m’aime mais n’y arrive pas. Quand il va mal…c’est comme s’il me disais « aide moi ».
    Sa copine est selon lui pas faite pour lui. J’ai fait mon enquete, et j’ai trouve aussi que ćetait le cas. C’est comme s’il préférait être malheureux par peur d’en l’inconnu.
    En attendant, je suis aussi malheureuse. Je suis là 2ème, nous vivons cachés et il n’est pas très présent. Ça me fait particulièrement mal car j’ai été une enfant négligée et souffert de grande carence affective.
    C’est ma première relation.

    Alors moi, que dois je faire ? Rester à ses côtés pendant qu’il fait son travail avec son psy et « l’attendre »? L’aider à découvrir ce qu qu’est la vie voire le bonheur ? Ou m’eloigner définitivement …
    Si je pars et qu’il finit par changer de vie, il me reprochera sûrement de ne pas avoir été là non ?
    Et autre question…Si nous finissons par nous mettre ensemble, sachant qu’il a tout vécu avec sa copine (premier appartement, meubles, premiers pas dans la vie’ adulte), ne risque t’il pas de ne pas ressentir d’emois, d’être indifférent quand ce sera « notre tour »?

    Je suis complètement perdue. A deux, nous paraissons si amoureux et heureux. C’est comme si l’homme de ma vie était devant moi et que je ne pouvais réellement rien faire. A part me battre et ne pas abandonner. Mais le risque est grand qu’il reste finalement avec sa compagne avec qui il a vécu énormément de choses …
    Dois je le laisser partir ? 😦

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    1. Nul ne peut te dire ce que tu devrais faire, c’est ta vie et tu es adulte. Tu devrais de ton côté entamer une psychothérapie afin de trouver réponse à tes questions. Tu as la solution, tu as les arguments, mais le tout est de s’en apercevoir.

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  43. Bonsoir!
    Je viens faire un saut .. juste pour dire MERCI ! grâce à vous à mes lectures , à ma psy , à mes mes proches , à mon travail …. j’ai fait un grand pas vers la vie .. voilà j’avance je continuerai à vs lire .. de temps à autres .. mais là je vais bien !! Mes questions j’arrive à y répondre ! Et puis je sais que j’ai une psy prête à me recevoir … pour non pas répondre à mes doutes mais à applaudir mes réponses lol !! aujourd’hui je suis fière ! et hé oui tout arrive ! j’ai pris de la hauteur vis à vis des autres vis à vis de mon ex qui a fait tellement de mal .. Aujourd’hui je revis !!!

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  44. Quand un bruit court, cours plus vite que lui !

    Je vous aimais bien.
    Ne m’en voulez pas, si je vous oublie. Loin de vous, je suis seule mais je suis mieux. Je vous laisse au bord de la route. Adieu.
    Je vous aimais bien.
    Autour de moi, vous parlez de trop. Autour de moi, des mots de trop. Les rumeurs reviennent de trop.
    Je sais ce que vous pensez de moi. Je vois bien comment vous me considérez. Blessez-moi ! Critiquez-moi ! Jugez-moi ! Ca définit pas qui je suis mais qui vous êtes. Les rumeurs me mouillent les yeux et me rendent malheureuse.
    Je vous aimais bien.
    Je ne vous reconnais plus. Je ne vous comprends plus. Je suis déçue. J’encaisse le coup mais je ne peux pas faire comme si je ne savais pas. Franchement, qui peut endurer un tel niveau de certitude ? Qui peut encaisser sans broncher des opinions aussi tranchées ? Alors, je ne vous connais plus. Vous n’existez plus. Vous le voyez dans mes yeux, je ne joue pas un jeu. Mon regard me trahit, impossible de rester amis. C’est fini ! Vous me mettez la haine et j’ai bien du mal à rester polie et à ne pas élever la voix. Vous n’en valez pas la peine.
    Je vous aimais bien.
    Depuis, je n’entends plus rien. Depuis, je ne dis plus rien. Mais j’oublie rien. Depuis des têtes sont tombées. Depuis entre le cœur et l’impasse, la rancœur me dépasse.

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    1. C’est tellement joli… Un grand merci de l’avoir partagé!
      « Jugez-moi ! Ca définit pas qui je suis mais qui vous êtes. » Je vais réfléchir longtemps sur cette phrase! Elle me touche en plein coeur.

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      1. Merci pour vos gentils commentaires et vos j’aime.
        Je suis toujours étonnée et ravie de voir que mes écrits peuvent toucher. Moi, qui ne les aiment pas, qui les trouvent trop propres, trop sérieux, trop graves et qu’ils manquent de fluidité.
        J’ai découvert que lâcher des mots par écrits libère mon esprit, quelques instants. C’est génial ! Et toucher les lecteurs, c’est la cerise sur le gâteau et même le plus important.
        A bientôt !

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  45. La bête en moi.

    J’ai peur du vide, de la foule, d’être enfermée. J’ai peur du bruit et de la nuit. J’ai peur de l’attachement et du détachement.
    Mais ce dont j’ai le plus peur, en vrai, c’est de moi-même. La bête en moi est la mort.
    Traumatisée, je mène une existence ardue et menacée par le réveil inattendu et destructeur de l’odieuse bête. Mauvaise créature, toujours aussi présente et forte, extrêmement joueuse. Farouche petite ennemie qui ricane. Poubelle de l’âme qui déborde de pensées mortifères et de spleen baudelairien. Je suis effrayée lorsqu’elle se montre. Une bête indomptable qui ne cherche pas à s’évader. Même un petit tour de l’autre côté de l’enclos. Encore faudrait-il pouvoir refermer la barrière derrière elle.
    J’ai si peur lorsque je la vois parce que je m’attache. Vulnérable et fragile, je l’écoute, je sombre, elle me choque, elle m’effraie.
    Lorsqu’elle apparaît, je lui ouvre la porte. La douleur me ramène aux enfers. Cette bête à chagrin, qui m’envoûte avec ses chants de sirènes, ne veut pas que je m’en sorte. Je l’aide en repoussant encore l’étreinte de la vie. Je me débats à nouveau dans un caveau sous un tombeau sans nom. Cette bête en moi est ma mort.

    Par la fenêtre, je regarde tomber la pluie en attendant que l’enfance passe.
    Un instant, je pense que la bête s’adoucirait, charmée par un être pur, une belle…

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  46. Quant t’as à nouveau mal partout. Quand tu répètes encore et encore un truc que tu pensais archivé, classé, posé, discuté, ressenti, mimé, jeux de rôlé, transe visité, regratté et re cicatrisé enfin. C’est ça la forêt ??? ce truc de l’arbre que tu tombes et qui permet à une clairière de choper un peu de lumière ? ca repousse pas ? faut planter d’autres espèces, des trucs qui viennent d’ailleurs, pour aérer les sols un peu !! Quand tu finis par douter que tout cela ne serve à quelque chose.Quand tu te prends un instant à espérer que la fuite, le déni, peut être peut être que c’est la clé, juste lâcher le morceau.. Quand tu te dis que peut être tu essayes trop fort. Quand rien que de l’écrire tu sais que c’est n’importe quoi et que c’est pas gagné ton histoire. Quand tu passes par la colère puis le désespoir de l’impuissance malgré les efforts, quand tu redécouvre tes montagnes russes que tu avais patiemment remodelées dans un espoir illusoire d’autoguérison, en déplaçant les grains de sable un par un, façon DDA qui ramène naïvement du sable sur les plages mais qui voit son effort balayé à la première tempête. Quand tu te dis mais comment je fais moi là parce que bon.. parce que ca dure combien de temps ces conneries? Quand en plus d’avoir mal t’en as marre. Quand tu te demandes pourquoi tu t’imposes ça.
    S’accrocher. Ne pas lâcher l’affaire, ni la sitter en face, qui accompagne la plongée en eaux troubles, que tu détestes parce qu’elle regarde, parce que tu l’entends sourire ou arreter de respirer même tes yeux fermés et que tu voudrais la secouer pour plus d’éfficacité version orangina rouge, même si elle n’y peut pas grand chose finalement. Se dire que une fois bien en bas faudra juste remonter. Et jouer avec le sable, sans chercher à combler des trous et à aplanir toutes les bosses, juste les plus gros. Pfff…Same player, shoot again ou le syndrome de l’extra-ball.

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    1. Dans la vie rien n est jamais sûre ou stable. Ce ne sont pas les grains de sable qu il faut aligner, mais contrôler le vent et l eau qui les deplaceront toujourd mais avec moins de force.

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    2. Parler aux gens c est difficile . C est bien moins compliqué de se murer dans le silence parce qu on vous l a appris .
      Mais vous êtes adulte alors on vs prend pour une folle , une asociale , on ne vous propose pas de travail , on vous force a faire une demande MDPH.
      Vous vous retrouvez enfermer pour peril iminent ,l hopital psychiatrique devient votre refuge .
      Vous vs pendez , vs sauter dans un canal , vs sauter du 2 eme etage , vs avalez des médicaments , vs vous planter un couteau dans le ventre mais rien y fait . Décidément la vie n est pas prête a vs lacher.
      Alors vs vs détruisez le corps , vs le faites grossir et maigrir a l extreme et si il n obeis pas alors vs l.arraché vous essayer de lui faire mal pour qu il comprenne , pour reussir a le sentir .
      Ce corps existe mais en mm temps tellement invisible , intouchable .
      Il ne ressent rien de ce que vous lui faites mais ressent tt de ce qu elles lui font.
      Et cette âme elle est là, elle vole , elle essaye de s attaché a ce corps mais il ne veut pas d elle . Il ne veut pas la retrouver , il ne veut pas la faire souffrir.

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      1. Le corps est le support, le receptacle, le moyen de transport de notre psychisme. C est lui qui lui permer d exister, le cerveau se contentant d envoyer les infos necessaires pour que tout tourne bien. Faire mal à son corps c est tenter de détruire ce support. Il se reconstruit. Le corps veut bien de ce psychisme mais en même ce psychisme cherche à le détruire, il ne peut pas lui faire confiance. Ce n est pas le corps qui ne veut pas faire souffrir le psychisme c est le psychisme qui ne veut pas ressentir les douleurs du corps nuance .

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  47. Merci, je vais méditer sur ces sages paroles, quand j’aurais récupéré un peu de force et finis de noyer tout ça dans les granolas de l’année dernière qui attendaient planqués au fond d un tiroir ou de jouer avec mon chat, seul mammifère avec qui j’ai envie de communiquer, un modèle de détachement zen assez ultime ces jours ci (lui il n’en veut pas les granolas, soit il est très a cheval sur la qualité de sa nourriture soit il ne déprime pas), je crois aussi que je vais installer un petit arbre dans ma chambre (oh un projet) et maugréer a la foule qui vit dans mon appart que je suis incapable pour sortir de mon lit et qu’on me foute la paix, que je boude pour protester contre le changement climatique ou la baisse de qualité des grosses tetes, totale régression, une tisane et ça ira mieux demain. Ou apres demain…

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  48. La séance se déroulait pourtant avec une certaine légèreté, je faisais le récit d’une mini scène de ma fille, une gestion anecdotique de la frustration de la chaussette reine des neiges ….
    Et la elle me demande si enfant je faisais des caprice, je rie (Pourquoi je sais pas à ce moment là )
    C’est une question qui vous amuse ?
    Oui ,à vrai dire chez moi le rôle de la capricieuse était déjà prit. Ma mère était très douée pour ça, alors je crois pas avoir tenté quoi que ce soit.
    Silence….. les larmes….arrivent…. Je souffle….. rien à faite ma tête se met à tourner.
    Je cherche à raccrocher mon regard à quelque chose…. Surtout ne pas la regarder…
    Ce tableau…(il me plait pas ce tableau, il va m’aider à revenir ici et maintenant )
    Incroyable je ne l’avais jamais vu ainsi, il y a un arbre petit ridicule noir et seul au milieu de carré de aux couleurs passés. Je fixe cet arbre, je crois bien que je ne l’avait jamais vu. Mon souffle s’accélère, la pièce se met à bouger, je tente de me lever, mes jambes son faibles.
    Je veux partir, elle refuse « pas maintenant »
    Cette fois je pleure en continue sans pouvoir retenir quoi que ce soit…. Ça va durer … une éternité
    Je relève la tête, nos regards se croisent, je me sens ridicule, honteuse….
    Je vais vous chercher un verre d’eau, vous partirez lorsque vous le sentirez, prenez vôtre temps, je reviens.
    Elle s’approche avant de sortir, va vraiment falloir l’écouter cette petite, elle a besoin de vous….

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        1. Euh tu peux développer,? J’ai pas beaucoup dormi alors aujourd’hui avec les sous entendus j’ai un peux de mal à saisir

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        2. Vergi, pourquoi tu me torture comme ça aujourd’hui ? Dis moi se que tu cherches à me faire comprendre.
          J’ en fait quoi : je cherche à comprendre, je l’invite à s’exprimer, j’ accueille, je m’adapte, je lui apprend ou j’apprends, je répond au besoin à l’envie ou pas
          Évidemment dans tous ça, je me plante, je suis à côté ou en retard et certainement que parfois j’entends pas.

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        3. Tu te torture toute seule. Ta psy t a parle d écouter une petite fille, tu en deduis qu elle parle de ton enfant intérieure. Mais je demande si elle ne parle pas aussi de ta fille. Traites tu tes enfants de la même manière ? Y a t il un lien entre la façon dont tu regardes ton enfant intérieur et la façon dont tu regardes ta fille ? Aider l une va t il aider l autre ? Comment aider l une en aidant l autre ?

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        4. Mais je m’en fou de la gamine que j’ai été. Je ne fais aucun lien avec mes enfants. Je ne regarde pas mon enfant intérieur, je n’y comprends rien cette notion. J’ai des souvenirs de moi mais ça s’arrête là. J’espère bien-sûr que mes enfants n’ont pas les sentiments que j’avais à leur âge cependant. Je tente de ne pas leur faire de mal.
          Je sais qu’elle parlait de moi, puisque je lui ai dit que j’étais ridicule de me mettre dans de tel état pour du vent qui a lieu 30 ans plus tôt et elle m’a répondu avec de l’ironie dont elle a l’habitude « Ah voici le retour de Mme Nanistef intransigeante avec elle même , j’espérais qu’elle nous laisserais tranquille avec ses jugements  »

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        5. Ouais certainement, tu me fais rire et pleurer en même temps, belle performance. Merci Vergi je vais attendre de prendre un peu de recul et je reviendrai lire ça en imaginant que je ne suis pas l’auteur. 😉

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        6. Pourtant c’est la gamine que tu as été qui fait ce que tu es aujourd’hui. Tu ne peux nier ton passé, il est passé certes mais toujours présent en filigrane et plus il est traumatique plus il s’impose dans le présent. Tu ne regardes pas ton enfant intérieure, « elle » la bien compris alors elle trouve d’autre moyen pour que tu la regardes. Mais tu ne regardes pas cette enfant. N’as tu pas dis un jour que si ta fille te demandait un truc tu ne le ferais pas pour elle alors que tu le ferais pour ton fils ? Entre ton enfant intérieur et ta fille il y a un lien.
          Tu écris que tu tentes de ne pas faire de mal à tes enfants. Ma question ne pouvait avoir comme réponse que oui ou non. Le fait que tu affirmes tenter de ne pas leur faire de mal sous entend que tu penses que tu leur fais du mal. Tu es sur la défensive.
          Tu es dans l’hyperactivité continuelle, faire pour ne pas voir ce qui ne va pas et faire faire aux enfants afin qu’ils ne puissent dire que leur mère a été une mauvaise mère. C’est une sujet qui te fait peur. Et pourtant avec ton enfant intérieur tu n’es pas sympa, tu l’ignores, tu la rejettes, tu l’engueule même. Il ne faudrait pas qu’elle existe car elle te gène. Ca doit te rappeler quelqu’un.

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        7. Déjà merci Vergi pour ce don.
          Je comprends le lien que tu évoques, je vais y réfléchir. Pour le reste c’est juste (par contre faut le dire aux lecteurs que bon, tu as pas que ce commentaire lol)
          Évidemment que c’est ma plus grande peur les faire souffrir. Ne pas reproduire….
          C’est pas la première fois que tu évoques une hyperactivité, je suis étonnée, d’envoyer cette image, j’ai pas cette impression. Oui ok je passe pas mes journées dans mon canapé mais je dirais que je suis active simplement.
          Et enfin cet enfant intérieure, Bha je ne sais quoi dire. J’ai juste envie de pleurer.
          J’ai pas un passé traumatique c’est ça le problème.

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        8. Je sais pas! Non vraiment. Oui il y avait quelque dysfonctionnement mais de là a rester coincé comme je me suis, c’est disproportionné. C’est pour çà que je suis souvent en colère contre moi. Je passe mon temps a me dire mais merde putain ouvre les yeux, écoute les autres, c’est quoi ton problèmes. Peut-être que c’est juste moi le problème. Je crois surtout que j’ai pas réussi a grandir. C’est fou cette immaturité adulte alors qu’enfant j’ai beaucoup entendu de moi « dis donc qu’elle maturité pour son âge » pff.

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        9. Je suis pas sûr que c’était un besoin. Je crois que j’ai pas franchement eut le choix. Je me suis très vite occuper de moi. Je trouvais ma mère immature (le comble ). J’étais pas à ma place, je l’ai compris très tôt, c’était parfois douloureux mais soyons honnêtes ça a également été confortable aussi.

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        10. Donc on y revient. Tu t es debrouillée et tu pars du principe que tes « filles » devraient en faire auttant. T en n es pas morte. Elles non plus. Tu as souffert, elles aussi.

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        11. Mais non absolument pas. En aucun cas j’estime qu’il est bien de souffrir donc non. C’est qui le « elles » si tu mets au plurielles pour faire un global de moi et ma fille ,je ne penses pas que l’on soit dans la bonne direction. Si l’un des elles est moi oui effectivement, j’en suis pas morte et j’estime que je devrais pas en faire tout un plat. Mais en aucun cas je ne souhaiterais ça pour ma fille, bien au contraire, je veux pour elle tout le contraire. Car enfant j’en souffrais, j’avais se sentiments de solitude et de ne pourvoir compter sur personne, je n’avais pas la possibilité de craqué, c’était à moi de remonter le morale à mes parents où de régler leurs problèmes d’adultes. Mais je ne suis plus une petite fille aujourd’hui donc c’est peut-être pas la peine de souffrir encore, sauf que ça c’est la théorie.

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        12. le « elles » est ton enfant intérieur et ta fille. Il y a ce qu’on ne veux pas et ce qu’on fait par transmission. Le tout est de regarder en soi et dehors pour voir, mais voir vraiment. Mais il va d’abord te falloir sortir de la minimisation et -si ce n’est pas déjà fait- « régler tes comptes ».

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        13. 😂 effectivement le rachat serait appropriée.
          Bha minimiser c’est réduire l’importance de quelque chose .donc j’entends que de ton point vu il y a de l’importance à donner à mon « histoire  » hors de part ton métier tu as l’expérience d’entendre bien autre chose qui pour moi serait important. Houla je suis pas certaine que tu vas comprendre là, j’arrive pas faire clair.

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    1. Merci Nanistef pour ce magnifique témoignage émouvant ! 🙂 Peut-être y a t-il plusieurs petites filles intérieur à écouter et aimer… Une à chaque étape traumatique et difficile… 😉🙂 En tout cas, c’est super ! Une de tes petites fille intérieur à réussi à exprimer et lâcher sa souffrance. 🙂

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      1. Je sais pas Vivi si c’est super ou pas, je suis un peut bloqué sur cette séance. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai lâché ça ici, pour tenter de ne pas y repenser h24. cette sensation de ne plus rien maîtriser, je ne l’aime vraiment pas. Pour le moment je vois pas ça positivement. Je me suis vraiment trouvée, grotesque, immature. Je ne conçois pas que je puisse me mettre dans un tel état pour si peu. Mais bon c’est comme ça .

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        1. Merci Nanistef pour ton partage et merci à vergi pour les explications.

          Ça a été un déclic pour moi
          Je savais qu’il y avait un lien entre ma fille et cette petite à l’intérieur mais c’était flou, je comprenais pas. Et là, tout s’emboîte, c’est si évident !

          Je ne voulais ni entendre, ni faire attention à cette petite, mais je me rends compte comme c’est libérateur d’avoir accès à ça….

          Je te souhaite plein de courage Nanistef.

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  49. Ma psy m a dit vous ne devriez pas repousser trop vos pensées elles reviennent sous une autre forme. .comportement inadaptés. .
    Je crois que je vois de quoi on me parle. Je remets l armure. Je vais bien tout va bien circuler il y a rien à voir.
    Rien que de l entendre me dire cela je suis de nouveaux torturee de l intérieur. J’ai mal je ne sais même pas vraiment pourquoi.
    Que faites-vous de votre enfant vulnerable? Aux oubliettes ? .
    Oui aux oubliettes au fond le plus loin de moi . Il me fatigue je ne sais pas quoi en faire ….
    il paraît qu’il va falloir que j apprenne a composer avec lui.
    Mais comment font les autres ? Est-ce que si on a une enfance suffisamment bonne on sait déjà composer avec lui? Ou on est moins embêté par lui?

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    1. Plus on essaie de ne pas penser à quelque chose plus on y pense. C’est logique quand on se dit « non je ne dois pas penser ça » et bien on y pense obligatoirement. Il ne faut donc pas refouler mais au contraire s’autoriser à y penser.
      Quand on a une enfance « classique » il n’y pas d’enfant intérieur. Il existe parce qu’il y a quelque chose de traumatique dans le vécu qui fait qu’une partie de soi cesse de grandir.

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  50. J’avais une vingtaine d’années, cela faisait quelques mois que je venais de prendre ma liberté en me barrant de chez ma grand-mère qui hébergeait ma mère et son mari qui me draguait ou plutôt qui me tripotait quand il en avait l’occasion. Je ne connaissait rien à la vie sauf le fait que mon corps plaisait aux hommes. Un collègue avec ses propres problématiques me montra comment on pouvait faire du téléphone rose. Je répondais à des petites annonces et je faisais semblant d’avoir du plaisir au téléphone. Je faisais ça, juste pour le pouvoir d’avoir prise sur les hommes qui eux avaient pris pouvoir sur moi depuis toute petite. Je ne savais même pas que je pouvais être rémunérée ce que je n’ai pas été sur cette période un peu honteuse de ma vie. Un jour, un homme de 15 ans de + que moi sembla s’intéresser à ma petite personne… Ignorant tout de la vie et ayant un besoin énorme de tendresse que je n’avais jamais eu pendant ces 20 ans, je le crû immédiatement et séduite j’accepta d’aller le voir chez lui. Malgré les abus, j’étais très innocente et la douceur dont il fit preuve lors des premières rencontres fit que je tomba amoureuse de lui au point d’accepter toutes les demandes sexuelles qu’il avait. Séparé de son ex dont il me fit croire qu’il était en instance de divorce, il pratiquait le SM de façon assez soft. Au début, il accepta mes résistances sur certains domaines mais au fur et à mesures des rencontres, il devint plus exigeant. Je dû pratiquer l’échangisme avec des femmes dominatrices, des hommes dominateurs… En gros, j’ai finit par être un objet sexuel entre les mains de plusieurs personnes. J’acceptais mais je supportais de moins en moins… Un jour, il me fit avoir des rapports avec quelqu’un d’à peine plus vieux que moi. Il avait des soucis de sexualité et peut-être honteux de ne pouvoir assurer comme il voulait il m’expliqua que l’homme dont j’étais amoureuse m’avait monnayé…
    De retour chez l’homme dont j’étais amoureuse, l’explication fut assez houleuse… Le lendemain sous un prétexte bidon ou non, il me déposa à la gare sans savoir si j’avais un train. Je n’en avais pas avant 6H30 du matin, il était aux alentours de 20H… Je n’avais de l’argent que pour le train, je ne pouvais pas me payer une chambre d’hôtel… Je resta à attendre à la gare jusqu’à sa fermeture vers minuit. Je dû donc attendre sur le quai de la gare. Un homme s’assit à côté de moi sur le banc, il avait une couverture, il me proposa d’être avec lui. Au début, je dis non, je crois que j’ai finit par accepter… De fil en aiguille, je me suis retrouvée sur le sol avec lui sous sa couverture… Je ne me souviens plus trop d’avant et d’après sauf qu’il essayait de me pénétrer et qu’il n’y arrivait pas…
    Parce que j’avais honte et que j’étais persuadée que c’était de ma faute, je n’ai rien dit à personne et encore moins à l’homme dont j’étais amoureuse. Je faisais comme si de rien n’était avec lui et lui ne me proposa plus de me faire rémunérée. Toujours amoureux de son ex dont il était régulièrement en contact parfois son humeur changeait à chaque appel avec elle. Il buvait parfois un peu de trop et devenait dans ces moments là plus dur et ses demandes sexuelles devenaient de plus en plus violentes.Il ne me frappait pas mais m’imposait des actes que je ne voulais pas et dont j’avais peur. Parfois par la force… A chaque fois, il me jurait qu’il regrettait et devenait extrêmement doux en me jurant qu’il m’aimait…
    Je prenais la pilule ayant une trouille bleue d’être enceinte mais dans les moments plus durs, j’ai oublié de la prendre. Un jour, j’ai eu tous les symptômes d’une femme enceinte. Je ne voyais plus de médecin, à l’époque, un simple examen médical était une véritable épreuve pour moi. Je n’y allais plus, j’allais à la pharmacie avec une ancienne ordonnance et ça passait…
    Malgré ma trouille d’avoir un enfant, je suis aller le voir pour lui en parler et je crois surtout pour être rassurée et je pense que quelque part, j’attendais qu’il prenne tout en main…
    D’habitude, quand j’allais le voir tout était planifié, le jour, l’heure , le train. Au début, il venait me chercher à la gare et parfois, j prenais un taxi malgré ma petite paye.
    Ce jour-là, peut-être aussi paniquée par mon état, je n’ai rien dis. J’ai pris le train et un taxi. Il était chez lui mais il m’a ouvert la porte très énervé. Il n’était pas dans un état normal… Il avait bu… Peu importe les paroles mais il a très mal pris ma venue non prévue. On était dans le couloir… Je ne crois pas qu’il m’ait frappée. Je me souviens qu’il m’a repoussée… violemment ou non, je ne sait plus trop mais j’ai été déstabilisée et je sui tombé. Il me disait de foutre le camp… Je me souviens d’un coup de pied que j’ai reçue dans le ventre, je me souviens plus du reste, je crois que ça été le seul… C’est lui qui m’a mis debout, je ne me souviens plus si c’est lui qui m’a mise dehors ou si c’est moi qui suis sortie, je me souviens de la porte qu’il a claqué violemment dans mon dos. Je sui resté un moment sans oser bouger. Combien de temps? Je ne sais pas… J’ai fini par aller dans une cabine téléphonique pour appeler un taxi. Est ce qu’il a vu que je n’étais pas dans un état normal? Je ne sais pas mais il m’a emmené à la gare. J’ai pris un train pour aller à Lyon et un autre pour aller chez moi…
    Je ne me souviens plus du voyage juste que quand je suis rentrée chez moi, j’ai pris ma plaquette de pilules. C’était une des plus forte en dosage. J’ai fais une hémorragie tout le week end et je n’ai pas été travailler le lundi. On ne m’a rien demandé, j’ai juste pas été payée… Je suis restée plus de 20 ans à me dire que j’avais peut-être tué mon bébé… Et je resterai toute ma vie avec cette culpabilité…
    Une autre partie de ma vie dont je n’ai jusqu’à présent jamais osé parler…
    Désolée pour ce long pavé…

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    1. Tu finis ton texte en disant que tu poses une partie de ta vie dont tu n’avais jamais osé parler… Et je trouve dans ce que tu poses là est différent de tes autres écrit.

      J’ai l’impression de ressentir que tu déposes qqch qui te touche vraiment… Je m’explique: tu disais que tu avais du mal à identifier tes émotions, à les ressentir et le début, me semble, un peu commencé comme les précédents avec de la mise à distance et plus tu expliques, plus j’ai eu l’impression que tu te connectais à toi….
      J’admire ton travail.

      En espérant ne pas avoir était trop maladroite dans mes propos.

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      1. Merci Moody pour tes mots. Tu n’es pas maladroite. C’est une partie de ma vie que j’aurais préféré oublier. Oui, ça me touche. Tout ce mêle avec en plus la honte et la culpabilité. J’aurai pu tout arrêter, je ne l’ai pas fait… Si je n’avais pas commencé dans les conneries, je n’aurais pas vécu ça… Mais bon, on ne peut pas refaire le passé. Je dois vivre avec.

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  51. Vivi*t, tu fais preuve d’une grande force en racontant cet épisode de ta vie. J’espère que le fait de te raconter t’aide à dépasser tous ces souvenirs horribles. quel courage et rage de vivre !

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  52. Juste…un tout petit bout de tranche de vie…je le trouve tellement représentatif de ce que je suis…
    Le temps d’un week end…seulement 2 jours…

    Hier je me lève, avec une envie de pas grand chose…mais le pas grand chose où on est pas bien…pas celui où on se dit : j ai rien fait mais c’était bien…non pas celui là.
    Je me sens vide, rien ne m’anime….je pourrai rester sur mon canapé affalée toute la journée…oh nous sommes en pleine après midi…me faire à manger…rien ne me tente, rien ne me fait envie, j ouvre mon frigo…je bug devant…le referme…alors je me pose, je bouquine…je fais des constats…je suis souvent déconnectée, cet état commence à me désespérer…
    J’arrive pas à m’activer…heureusement que j’ai une soirée ce soir, sinon qu’est-ce que je ferai ?? Je ne vois pas comment reprendre des études en étant dans cet état là…mon avenir est bouché…je n’ai aucune perspective. L’idée me traverse d’envoyer un message à ma psy…comme une bouteille à la mer…une bouteille à la bonne mère…pour dire quoi ? Pour dire que ça ne va pas…et puis quoi ? J’attends quoi….qu’elle me réanime…qu’elle m’insuffle un souffle de vie… bien sûr je ne le ferai pas. Il paraît que la force est en moi. La solitude me gagne…rien ne parvient à me raccrocher…pas même la thérapie…rien ne le peut….je suis seule…infiniment seule et triste là…déprimée. Pourquoi j’arrive à me raccrocher à rien ? Je désinvesti la thérapie…elle a sa vie et je n’en fais pas partie…envie d’abandonner, de tout lâcher…peut être de m’abandonner moi même en quelque sorte…je ne vaux rien pour personne.
    Je suis la route pour me rendre à la soirée…je devrai me réjouir mais je n’ai pas envie d’y aller…envie de me replier sur moi même…
    Oui je devrai me réjouir…j’ai des projets…génial en soi…sauf que non…qu’est ce qui ne va pas chez moi ?
    Ok tout le monde ressent du vide…mais que se passera t il lorsque je serai en retraite…quand je n’aurai plus mon taf…
    Je roule…j’ai envie de me planter dans un arbre…Je rentre chez moi, j’ai envie de me bourrer la gueule…
    En même temps, j’arrête pas de me dire qu’il y a bien pire au niveau du vécu que celui de mon enfance alors pourquoi ça ne va toujours pas ? Après tout ce temps, je devrai y arriver…Pourquoi ça ne va toujours pas ? Je n’ai plus de raison de vivre…Pourtant hier ça allait…pourquoi aujourd’hui je vois tout en noir ?
    C’est le désespoir… je suis condamnée à rester comme ça…dans cet état là…

    Aujourd’hui…je me lève…pas trop dormi mais pas fatigué. Je prends mon petit déj en musique…
    Je prépare notre repas, pour ce soir, pour quand mon fils rentrera…je cuisine aussi des fondants au chocolat (miam…j’adore ça) pour lui et moi….je sors en tee shirt dehors par grand froid…je sens cet air froid mais il glisse sur moi…je fais mes échauffements de yoga…dans ma maison, je range, trie et nettoie. Je danse et chante comme une zinzin sur des musiques entrainantes qui swinguent…au téléphone je rassure et réconforte une bonne amie qui me dit « j’ai envie de pleurer, je ne sais pas pourquoi, c’est chiant, tu sais bien n’est ce pas ». Oui je le sais…hier au fond du trou mais aujourd’hui, je me sens vivante et pleine d’énergie…

    Et demain ?

    L’équilibre est bien difficile à trouver…j’arrive à m’arrêter sur mes pensées sans toutefois pouvoir vraiment les freiner (même si j’arrive, j’essaye de relativiser)…le problème c’est que je ne sais même pas ce qui me fait vaciller…

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    1. Tu as envisager de consulter un psychiatre ? Parce que ce sont peut être des troubles de l humeur et qq comprimés bien prescrit t aiderait.
      Après il faut penser aussi aux « dates anniversaires ».
      Je pense aussi au fait que tu semblais seule et que le retour de ton fils semble te ranimer.

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      1. Oui j’ai été consulté un psychiatre (un de la « vieille école ») il y a près de 2ans…à une période où je touchais le fond malgré ma thérapie..mais ça n’allait plus dans mon couple il y avait aussi des facteurs extérieurs. Alors je ne savais plus si mes changements d’humeur étaient dépendants ou indépendants de ma situation…même si par le passé j’avais déjà eu des bonnes périodes d’excitation et d’exaltation spontanées où j avais l’impression de pouvoir déplacer des montagnes (phase d hypomanie sur qq semaines m’a dit le psychiatre par la suite)… de dépression aussi mais pas aussi intense que celle que je traversais à ce moment là…et le truc c’est que de toute façon c’est très fluctuant et assez rapidement…
        Ma psy m’avait plutôt freiné dans ma recherche et m avait conseillé de voir mon médecin traitant avant d’aller voir un psychiatre (parce qu’elle disait qu’une fois que les patients vont voir un psychiatre ils ne reviennent pas la voir car ils attribuent tout à la maladie)…alors je suis allée voir mon médecin traitant qui m a prescrit des anti dépresseurs, j’ai fait un bon virage de l humeur et ai décidé de m’écouter et d’aller voir un psychiatre cette fois. Il m’a diagnostiqué bipolaire…j’ai pris des thymoregulateurs pendant un an…ça m’a bien aidé. Et puis j ai divorcé…vendu ma maison…j’ai arrêté mon traitement…le psychiatre a dit que ce n’était pas une bonne idée…que le retard de diagnostic pour les bipolaires est très long et que moi justement j’étais venue consulter…mais je m’étais dit : ma situation a changé et si mon mal-être était lié entre autre à ma situation ça va donc aller mieux…ben en fait non…alors maintenant je me dis que je n’ai pas encore suffisamment travaillé sur mon histoire…
        Ce qui me déstabilise et m a aussi incité à arrêter mon traitement c’est le fait que ma psychologue qui me suit depuis près de 5 ans ne me voit pas bipolaire et me l’a dit…alors ça me fait douter…le psychiatre lui était sûr de lui…et même si je lui disais : mais vous savez c’est quand même la maladie à la mode la bipolarité…il me disait : « oui je sais mais croyez moi dans votre cas ça s applique… »
        Bref il semblerait que j’en reviens encore au pouvoir que je donne à ma psy…donc merci de ta piste de suggestion Vergi…parce que je n y pensais même plus aux troubles de l humeur…
        Pour mon fils oui ça m’aide je pense à me remobiliser…mais honnêtement les week-end où il est présent et que moi ça ne va pas…ça ne suffit pas…
        Mais merci pour toutes ses pistes Vergi…merci.

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  53. Ah si…une petite question Vergi, le clivage peut expliquer ce côté tout blanc/tout noir ? Alors à quel moment savoir si cela relève de troubles de l humeur ou de mécanismes de défense ?
    Parce que là en me relisant…je me dis qu’effectivement si je fais lire mon commentaire à ma psychologue…elle va me dire clivage et en gros on va travailler dessus (enfin continuer à) à mon psychiatre qui me répondra trouble de l humeur et donc thymo…chacun sa vision effectivement…mais au bout du compte pour le patient ?

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    1. Pourquoi faudrait il en exclure 1 des deux ? Le psychisme impacte le corps (et donc le cerveau) et le corps impacte le psychisme. Ton fonctionnement là est dichotomique. Tu cherches a savoir qui a tort ou a raison sans jamais chercher a savoir ce que tu en penses toi. Tu as besoin d un guide, d un substitut parental auquel tu pourrais faire une confiance aveugle. Je me refuse à faire partie du lot.

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  54. « Je me refuse à faire partie du lot » 😊
    Effectivement comme si l’un des 2 détenait LA vérité…encore mon satané (dys)fonctionnement…
    Je suis paumée… je ne suis ni psychiatre ni psychologue…mais la seule chose que je vois c’est que j’ai toujours beaucoup de mal à supporter mes moments de désespoir et tout ce qui va avec…tellement c’est soudain et brutal et que je ne parviens pas à identifier forcément de facteurs déclenchants…que j’en ai marre de vivre avec ces montagnes russes…même si j’apprécie grandement mes moments de hauts parce qu’ils sont intenses…(mais mes moments de bas aussi 😑).
    Le psychisme impacte le corps (et donc le cerveau) et vice-versa…oui effectivement merci de me le rappeler Vergi

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  55. J’allais mettre…je ne sais pas si le problème c’est tant de m’écouter que d arrêter de me comparer à une certaine « norme » ou de ne pas minimiser mes ressentis…sauf qu’en l’écrivant ben ça rejoint à « s écouter » … parce que j’ai souvent tendance à me dire après tout, tout le monde a des hauts et des bas…où est la limite entre un tempérament et un état patho ? C’est peut-être moi qui m’en fait tout un plat…etc… alors que je devrai plutôt me dire que ces humeurs trop hautes ou trop basses m m’occasionnent une souffrance (enfin les trop basses…)…je crois que la limite pour moi elle est là…
    Après si je ne m’étais pas écoutée un minimum je n’aurai jamais été consulté un psychiatre…

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  56. Voilà 2 semaines que la confrontation, suite à ma plainte, à eu lieu.
    Ça a été un moment très éprouvant, j’ai pleuré tout le long à chaudes larmes. Les entendre mentir, me dénigrer, nier,… C’est très violent, je pensais pas…
    La personne en charge de l’enquête à insister pour que quelqu’un vienne me chercher et m’a gardé avec elle en attendant cette personne, parce qu’on ne peut pas laisser partir une personne après une confrontation dans cet état. Et elle a bien fait, j’aurais pu faire une grosse bêtise…
    J’espérais tellement qu’ils disent la vérité, à la fin je leur ai dit qu’on se retrouvait ici parce que je n’avais pas d’autre choix, que si j’avais pu j’aurais fait autrement (ce que j’ai d’ailleurs essayé de faire, en prenant contact avec eux, 2 ans auparavant), je l’aurais fait.
    La confrontation m’a fait comprendre que je devais quitter la ville où j’habite, trop toxique… Mais une partie de moi regrette d’avoir déposer cette plainte. Pour le moment je ne pense pas que ça a été la meilleure chose à faire. Ne pas voir, pas savoir m’était préférable. Là, je dois faire une sorte de deuil, que j’aurais préféré ne pas faire.

    Suite à cela, l’affaire a été reprise par le juge d’instruction. Donc encore une enquête, des auditions,…J’ai bcp de mal avec le fait qu’ils fouillent dans ma vie ainsi (surtout pour qu’elle finisse classé sans suite !), mais bon, c’est la procédure.

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    1. Bravo Moody.
      La confrontation est un moment difficile, le ou les agresseurs nient et dénigrent, c est leur seule défense. Les victimes espèrent toujours un mea culpa…. mais ça doit te conforter ds ton choix de dépôt de plainte, car leur réaction te montre quels monstres ils sont et combien ils cherchent encore te faire du mal.
      Accroche toi.

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  57. Chaussures de randonnée aux pieds, je gravis les terrils jumeaux de la base 11/19 de Loos-en-Gohelle dans le Pas-de-Calais, deux pyramides noires et sombres, grandioses par la taille et par la vue que l’on a au sommet, un panorama incroyable.
    Je prends de la hauteur, un peu d’air et un peu d’espace, après deux mois confinée !
    « Tout in haut de ch’terril », j’aimerais que ce moment ne s’arrête jamais. Le silence, la sécurité. Un moment de pure sérénité, précieux et délicieux. La sensation d’être « ici et maintenant ». Un instant suspendu qui fait le plein de bien-être. J’ai figé cette parenthèse de vie et quelque part, je suis nostalgique du temps qui n’est pas encore passé.
    Mes pensées vagabondent. Je me souviens tiote, de nos descentes du terril sur des cartons, du retour à la maison, noirs comme le charbon et du lavage à la brosse dans le chaudron. Je retrouve mes yeux d’enfant, mon enracinement et mon attachement au peuple des corons aux maisons de briques rouges mitoyennes qui se ressemblent toutes et à l’alignement monotone. J’habitais ce monde clos où nous étions tous soudés comme des frères avec le même sort, dans la même galère, unis sous la terre et forts en gueule avec un inimitable patois. Les corons avaient une âme, celle des travailleurs, des mineurs de fond, des gueules noires. Des hommes courageux, tenaces, simples et chaleureux qui bravaient la peur, le noir, la chaleur, la poussière, les coups de grisou et la silicose. Un monde imparfait mais qui possède son histoire, ses mœurs et ses coutumes.
    Et, je me souviens d’une belle rencontre, il y a quelques années, qui a débuté malheureusement par « tu es une vraie ch’ti ? ». On me l’avait jamais faite celle-là ! Première fois qu’elle rencontrait un ch’ti. On me voit comme une extraterrestre ou une bête curieuse, aussi comme une attraction. On me demande de faire l’accent et de parler ch’ti. Affligeant ! On parle avec un accent, pas des plus sexy mais pas besoin d’être vexant. J’ai déjà ravalé un fond de patois, lourd de moquerie et qui, aujourd’hui, fait vulgaire, bouseux. Les mauvaises langues sont nombreuses lorsqu’il s’agit de nourrir les préjugés qui entachent depuis longtemps notre réputation.
    Alors, au pays des boyaux rouges, il ne fait pas toujours beau mais le soleil est dans nos cœurs. Nos cœurs ne sont pas pourris par l’humidité. Chez nous, tout le monde se fait la bise, même les mecs entre eux. Tout le monde se tutoie. Nous sommes réputés pour notre sens de la fête et pour notre accueil chaleureux. Les villes sont toujours animées par des foires, des braderies, des marchés. Nous avons notre carnaval, nos géants, des estaminets où l’on joue encore à la belote et au tarot, notre équipe de foot, sans oublier notre Louvre-Lens, symbole de renaissance d’un territoire.
    En y regardant de plus près, vous verriez chez les habitants d’ici une force de caractère qui les pousse à se relever quelle que soit la rudesse des aléas de l’histoire. Vous percevriez la capacité des gens d’en haut à faire sincèrement attention à l’autre. Vous verriez qu’au Pays des ch’tis cache une épaisseur d’âme touchante.

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  58. Bonjour à toutes….tous,

    Ces dernières semaines j’ai l’impression d’avoir fait un grand bon en avant. Je me sens mieux, je me sens bien.
    Bien sûr, je sais que je ne suis pas à l’abri que de gros nuages viennent obscurcir ma vision. Cependant je sais que je suis mieux équipée pour y faire face.
    J’ai continué ma psychothérapie avec le même psychologue dont j’ai tellement douté des intentions. Maintenant j’ai la certitude qu’il est de mon côté, que ses intentions ne sont pas mal placés et que non, il ne fera pas sa vie avec moi 😅😁
    J’apprends aussi ce que c’est que de s’aimer. C’est vraiment magnifique et agréable comme sensation.
    Il m’arrive encore d’avoir honte de ce que je dis ou fait mais ça ne dure pas très longtemps car je sais à présent me rassurer. Et je sais aussi la valeur que j’ai. Non, je ne suis pas douée en rien et nulle en tout. Par contre oui, nul n’est parfait et c’est pas grave.
    Je n’ai plus honte de ma sensibilité exacerbée, au contraire, je la trouve belle. La partagée ne me dérange (presque😉) plus, parce que je pense qu’elle peut faire des choses magnifiques.
    Je n’ai pas encore complètement gravi la montagne mais d’où je suis, la vue est déjà très jolie.

    J’ai trouvé du soutien et de l’écoute ici… Et vos expériences m’ont enrichi donc merci. Et merci à Vergi d’aimer ce qu’elle fait et de le faire comme elle le fait. Ça m’a beaucoup aidé, apporté.

    Voilà ce que je voulais partager de mon présent. En espérant que votre chemin soit ou devienne tout aussi joli.

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  59. Bonsoir,

    Je partage avec vous mon chagrin car je n’ai pas validé mon mémoire de recherche (M2) et donc mon diplôme. Je me suis faite descendre à l’oral par le jury et depuis je ne parviens plus à dormir dans ma chambre où a eu lieu la soutenance en visio.

    Surtout, je suis abasourdie. Jamais mon tuteur n’a remis en cause mon travail, au contraire. Comme il faisait peu de retours je lui avais poser des questions précises sur mon travail pour qu’il le valide avant l’oral (procédure obligatoire dans mon école). A l’oral je suis tombée des nues… il a menti plusieurs fois sur la façon dont il m’a accompagnée auprès du président du jury qui est en plus son directeur de thèse actuel.

    Je suis en procédure avec l’école pour comprendre mais pour le moment, je me sens trahie et très seule.

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    1. Tu as peut être une famille vers laquelle te tourner, peut être aller les voir.
      Le jury lui même a du être surpris car normalement en M2 qd un étudiant se présente c est en ayant été préparé et guidé.
      Peux tu avoir des retours de commentaires du jury ? J ai bien peur qu ils se soutiennent…. et il existe de quotas de réussite….
      Bon, un M2 peut en cacher un autre.
      Tu le dis ce n est pas toi qui est en question mais le cadre. Certes tu auras perdue une année scolaire (soit 6 mois) mais bon sur toute ta vie. Tu avais peut être des projets, ils ne sont que reportés pas annulés.
      De + si tu as validé tes cours, tu n auras que le mémoire à refaire.
      Allez tu es déçue mais c est une expérience de vie.
      Et si vraiment tu as du mal n hésites pas à consulter un.e psychologue.

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      1. Merci pour cette réponse positive. Depuis hier ça va mieux. Je commence à digérer et ma stupeur et ma peine se transforment en colère (je trouve ça positif car ça me donne envie d’agir). Surtout, j’ai sauvé mon CDI et je vais pouvoir donc travailler, donc j’ai pas tout perdu.

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        1. Oui la colère pousse a l action, c est une pulsion de vie -tant qu elle reste maîtrisée.
          La vie n’est pas faite que de réussites ou de facilités. Mais c est aussi parce que c est ainsi que ns pouvons apprécier ce qui nous arrive de positif.

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  60. Ce soir parce qu’il est plus dur encore que les autres,je voudrais partager avec vous la souffrance des soignants, dont on ne parle plus beaucoup.
    Je travaille depuis 15 ans,j’ai déjà vu plus d’horreur que certains ne verront dans 10 vies.Il paraît qu’on ne doit pas se plaindre,que ça fait partie du métier mais moi je n’ai pas signé pour gérer une pandémie.Je n’ai pas l’âme d’une héroïne,je veux juste faire mon travail correctement.
    Moi aussi ,j’ai eu peur de d’attraper le covid et chaque cellules de mon corps me criait de ne pas rentrer dans les isolements covid.Pourquoi risquer ma vie et celles de mes proches pour soigner des gens que je ne connais même pas?J’y suis quand même rentrée enfin mon corps y est rentré mais mon esprit est resté dehors lui ( c’est la dissociation il paraît)et j’ai fait le job.j’ai vécu pendant des semaines dans un stress énorme jusqu’à un décès qui m’a plus marquée que les autres et m’a figée sur place.C’est celui qui m’habite depuis des mois, chaque fois que je pense aller mieux, il y a un truc pour me faire revivre encore et encore cette journée horrible.je suis suivie par un psy pour burn out et trauma, il paraît que l’hypnose pourrait m’aider pour les reviviscence,on verra de toute façon je n’ai rien à perdre.
    Je me sens tellement en colère contre le covid, contre ceux d’au dessus qui ne nous voient que comme des bras qui soignent comme si on nous enlevait le droit d’être des êtres humains qu’on n’était que des numéros,contre moi même d’avoir choisi ce métier qui m’a mise dans cet état, contre cette partie de moi blessée qui me fait vivre un enfer et contre moi même de ne pas avoir su me protéger de tout ça.
    Ce soir,je suis fatiguée, je voudrais juste que tout cela s’arrête.

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    1. Merci de ce témoignage Gabrielle.
      Si je peux le permettre pas d hypnose, truc de charlatan, mais bien EMDR pour travailler sur les scènes traumatiques.

      J ai ses patientes infirmières en réa, je crois que la situation n a fait qu empirer une situation qui existe et perdure au sein des ets hospitaliers : le manque de considération des soignants au sein même du milieu et entre eux. Harcèlement moral, non respect de la personne, horaires décalés, plannings « surprises » chaque mois, harcèlement sexuel, chosification par les praticiens…. auquel s ajoute le manque de moyens et la réduction du temps par patient.
      La plupart quittent le métier.

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      1. Je suis aussi infirmière en réa comme quoi la réalité est la même partout.Et j’ai repris des cours en septembre pour me réorienter aussi,mais comme c’est pour changer complètement de voie il me faudra un peu de temps.C’est malheureux pour la profession et pour nous tous futurs patients pottentiels qu’on ne rende pas les conditions de travail meilleurs mais ce n’est plus mon combat.Merci pour le conseil,il tombe au bon moment.Ma psy m’avait dit qu’elle m’enverrai l’adresse d’une collègue avant de partir en vacance mais elle a visiblement oublié.Pour ne pas attendre un mois pour rien,je commençais à regarder moi même,je vais viser l’EMDR alors.Si je peux abuser du conseil,tous ceux qui font de l’EMDR s’y connaissent en trauma ou pas? Je suis fonctionnelle au pris de gros efforts,pas envie qu’on aille me mettre une bombe dans un endroit bien à vif.
        Merci beaucoup pour votre page qui m’a permis de trouver un moyen de décompresser dans les moments où ça ne va pas.Je vais me mettre à écrire, mais pas d’inquiétude je ne vais pas remplir ce mur de ma vie ,un cahier fera l’affaire.

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        1. Alors d’abord se méfier, tous ceux qui pratiquent l ‘EMDR ne sont pas psychologues. Donc choisir un psychologue qui pratique l’EMDR. Ensuite, d’une façon générale, je le constate tous les psychologues ne s’y connaissent pas en trauma et encore moins en dissociation traumatique. Donc c’est aussi pour cela qu’il ne faut hésiter à changer de psychologue.

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